Que tous ceux qui avaient enterré le rock français avec le naufrage de Noir Désir remballent leurs chrysanthèmes. Plusieurs groupes, conscients de leur héritage et de leurs responsabilités, ont décidé de muscler leur jeu et passer à l’offensive. Parmi eux figure Déportivo. Sous ce nom se cache un trio de jeunes gens d’une vingtaine d’années, […]
Que tous ceux qui avaient enterré le rock français avec le naufrage de Noir Désir remballent leurs chrysanthèmes. Plusieurs groupes, conscients de leur héritage et de leurs responsabilités, ont décidé de muscler leur jeu et passer à l’offensive. Parmi eux figure Déportivo. Sous ce nom se cache un trio de jeunes gens d’une vingtaine d’années, originaires de la région parisienne. Trois adeptes du beau jeu, douze chansons en vingt-sept minutes : suffisant pour plier le match quand on mouille le maillot. Apôtres de l’efficacité du traditionnel guitare-basse-batterie, le trio délivre douze frappes sonores, formant un typhon destructeur et insaisissable par son urgence et sa vivacité. Jeunes mais pas cons, les Déportivo ont convié pour ce match d’évidents modèles. L’ombre de Noir Désir plane sur de nombreux titres, comme 1 000 moi-même ou Parmi eux, joués rage palpable. Trio oblige, l’influence de Nirvana est elle aussi omniprésente, notamment dans la fureur mélodique des refrains (Queen of Universe, Wait a Little While), qui fait rapidement mentir l’accalmie traître des couplets. On croise aussi, dans les vestiaires à ciel ouvert de Déportivo, les Pixies de Where Is My Mind sur A l’avance ou encore l’humour des Wampas sur le relevé Salade. On pense aussi à Miossec pour le phrasé boxé et fougueux des mots. Un salutaire coup de pied, avec crampons, dans les tibias de toutes les mollesses et démissions du rock franc de France.