Un polar dans la France d’aujourd’hui avec un jeune gendarme pour protagoniste.
Jusqu’alors, à part dans le feuilleton manga Lastman, les histoires de Bastien Vivès mettaient en scène des ados ou de jeunes adultes qui se promenaient aux prises avec leurs interrogations sentimentales et identitaires dans un quotidien quasi onirique. Le personnage principal de Quatorze Juillet a, lui, a priori les pieds bien sur terre, et nous pourrions le croiser à un barrage routier.
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Mise en scène clinique et graphisme efficace
Gendarme pragmatique et zélé, Jimmy Girard exerce son métier en Isère, dans la France qui vit sous la menace constante du terrorisme. Justement, la rencontre avec Vincent, un veuf dont la femme a péri dans un attentat, semble déclencher quelque chose en lui. Il éprouve d’abord de la compassion pour l’homme et sa fille, puis une sorte d’attirance. Mais la métamorphose souterraine ne s’arrête pas là et se révélera le jour de la fête nationale.
Grâce à son sens de la mise en scène clinique et son graphisme efficace quand il s’agit de camper décors et actions, Vivès permet au scénario de Martin Quenehen de prendre son envol tout en produisant, toujours sur les pas du gendarme Jimmy, un effet de tension croissant. Polar trouble, Quatorze Juillet adopte au départ un tempo nonchalant mais se montre de plus en plus prenant, jusqu’à une issue qui fait réfléchir en évitant d’être manichéenne.
Quatorze Juillet Casterman, 256p., 22€
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