Florent Castineira a été blessé par un tir de LBD en 2012. Le 19 mars, l’Etat a été condamné à lui verser 50 000 euros.
Le 21 septembre 2012, Florent Castineira, un supporter du club de foot Montpellier Hérault Sport Club, se trouvait à proximité du stade de la ville, dans le quartier Paillade-Mosson, avant un match de Ligue 1 opposant Montpellier à Saint-Étienne. Alors qu’un homme pris en chasse par la police se réfugie dans la foule, le fan du MHSC reçoit un tir de LBD (lanceur de balles de défense) en plein œil, et est éborgné.
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Ce 19 mars 2019, le tribunal administratif de Montpellier a rendu un jugement condamnant l’Etat à verser 47 700 euros à Florent Castineira, dit “Casti”. Cette condamnation est due aux “préjudices imputables” à “l’intervention des forces de l’ordre lors de la journée du 21 septembre 2012”, relate L’Express. De plus, l’Etat doit aussi verser 1 500 euros en compensation des frais de justice engagés par le supporter durant la procédure.
Non-lieu pour le policier auteur du tir
Alors que le LBD 40 est sous le feu des critiques suite aux nombreux mutilés dus à ses tirs dans les mobilisations des Gilets jaunes, cette condamnation va dans le sens de ceux qui demandent son interdiction.
Un juge d’instruction avait, dans un premier temps, clôt le dossier en 2017 par un non-lieu. Le policier responsable de la perte de l’usage de l’œil droit de M. Castineira n’avait pas été poursuivi. Mais le tribunal administratif de Montpellier a jugé, en octobre 2018, que l’Etat était “civilement responsable” des blessures du supporter ; qui fait partie du groupe ultra « La Butte Paillade ».
Une requête déposée devant la Cour européenne des droits de l’Homme
“Casti” est engagé depuis dans une “assemblée des blessés” qui donne des conseils aux Gilets jaunes également victimes de tirs de LBD 40. Il milite également au sein du collectif Désarmons-les, qui dénonce les « violences d’Etat », et a déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’Homme.
A propos des blessés dus à des tirs de LBD dans les manifestations des Gilets jaunes, le chercheur Jérémie Gauthier expliquait aux Inrocks : “ces tirs visent parfois des personnes qui ne semblent pas impliquer un danger imminent pour d’autres manifestants ni pour les forces de l’ordre elles-mêmes. Qui plus est, les contextes dans lesquels ces tirs sont effectués ne permettent pas d’assurer la précision du tir.”
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