Dans le cadre de #CAMPAIGN4CHANGE, Ray-Ban et les inRocKuptibles
s’associent pour colorer le monde (“Add Color to the World“). Le photographe Olivier Placet a été invité à réfléchir à une série de trois clichés autour de la ville, sur lesquels l’illustrateur Nicolas Barrome Forgues est venu apporter une touche de couleur et de rêverie. La troisième et dernière partie est à découvrir maintenant.
Trouvez‑vous que l’illustration et la photographie sont des médiums qui se répondent ?
Nicolas Barrome Forgues – Nous avons les mêmes exigences de composition, de lumière, de couleur, de plans. Ça fonctionne de la même manière et nous avons les mêmes réflexes.
En tant qu’artiste, vous trouvez que le quotidien manque de couleur ?
Olivier Placet – Pour moi, ces trois clichés étaient un challenge. Mon style de photo est assez épuré, on pourrait même le qualifier d’un peu triste parfois, assez esthétisant. Peut-être un peu trop, mais c’est le monde dans lequel on vit qui nous amène à ça. On s’habitue tellement à des images léchées, on vit aujourd’hui dans un monde assez irréel. Même moi, en tant que photographe, il faut que je me fasse violence des fois pour ne pas tout retoucher. Si cette feuille morte est là, pourquoi la supprimer ? Néanmoins, aujourd’hui, il y a une tendance à remonter un peu en arrière : les gens semblent en avoir assez de ces ambiances trop propres. Actuellement, on vient me chercher parce qu’en tant que photographe, j’ai l’habitude de faire des photos sans les retoucher après. Le but de la retouche, c’est qu’elle ne se voie pas. La photo de La Défense, c’est une photo où il n’y a aucune modification.
Nicolas Barrome Forgues – Je ne trouve pas du tout que le monde soit triste. Le gris est beau et, des fois, les choses très colorées peuvent être moches. Quand je fais un graffiti, on vient me voir en me disant “c’est bien, la ville est trop morose“. Un graffiti, ça ajoute un peu de couleur, mais je ne sais pas si la ville a besoin d’être égayée. Nous vivons à Paris, qui est une ville magnifique, et même dans certains endroits sales quelques détails
sont beaux. Un mur vieux, détruit, possède plein de textures ! Quand tu vois une fin de marché par exemple, je trouve cela hyper graphique.
Olivier Placet – J’adore photographier ça ! C’est la base de mon travail.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Avez‑vous dû faire face à des difficultés ?
Nicolas Barrome Forgues – Pas pour le moment, non. Je n’étais absolument pas inquiet quant au fait de collaborer avec Olivier, même si on ne se connaissait pas. Je me suis dit qu’il fallait faire attention à tout.
Olivier Placet – Il fallait que la photo marche toute seule et qu’elle soit sympa : je ne pouvais pas me contenter de faire quelque chose de banal ou de moche en me disant qu’elle serait sauvée par l’illustration. Il fallait qu’avant et après, les deux réalisations soient pertinentes : c’était ça, le challenge.
Nicolas Barrome Forgues – Oui, Olivier ne faisait pas un support, et c’était là la difficulté. C’était beaucoup plus difficile pour lui. J’avais le beau rôle : on m’envoyait une jolie image sur laquelle je devais intervenir.
Olivier Placet – C’était très instructif de travailler à deux. Le métier de photographe est plutôt solitaire, c’était super de se confronter à d’autres univers.
Vous vous voyez prolonger cette collaboration ?
Nicolas Barrome Forgues – Pourquoi pas ? Si un jour j’ai un projet qui me plaît, je n’hésiterai pas à t’en parler. J’adore ça le travail sur photo, même sur objet. Le détournement d’œuvres classiques, d’œuvres d’art ou de photos a toujours existé : et puis même dans le street art, cela arrive fréquemment de gribouiller sur des affiches. Je trouverais très drôle de bosser des natures mortes en photos, et de mettre de l’illustration par-dessus.
{"type":"Banniere-Basse"}