Le premier album efficace et inventif du rappeur français vient de voir le jour. Critique et écoute.
JP Manova n’ouvre la bouche que pour ajouter une perle à sa discographie. Sur ces quinze dernières années, on se souvient d’une apparition sur le disque de Flynt, sur Explicit Dix-Huit ou d’un duo avec Ekoué, mais pas plus. Ce premier album est du même calibre : le flow est souple, inventif, les images saisissantes, le verbe riche et la production originale. Ni gangsta ni player, ni conscient ni poète, Manova préfère aux tics de langage et à l’interprétation plate du rappeur moyen un regard personnel qui met tout en relief. Le verbe est précis et les argumentations fouillées, transformés en chansons efficaces par une interprétation changeante et des refrains singuliers – la bête noire du rap français. En dix titres, l’affaire est pliée : qu’il évoque la liberté, le rap, l’Amérique ou l’Afrique, sa hauteur de plume et sa cohérence rendent évident le fait que les trois quarts des rappeurs français ne charbonnent pas assez. Manova invite Rocé, cite C-Sen ou Solaar et ce n’est pas un hasard.
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