Interprète remarqué chez Boris Charmatz, il saute le pas et signe sa première pièce, un solo où les totems ne sont pas tabous.
Pour Matthieu Barbin, bouger est comme une seconde nature. Pas seulement parce qu’il va créer un solo aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Ni parce qu’il pratique la danse depuis tout môme après avoir tâté de la GRS (gymnastique rythmique et sportive).
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Car ce touche-à-tout renâcle à s’enfermer dans une catégorie : “Je pense que c’est une question générationnelle parce qu’on retrouve cette attitude dans d’autres médiums, comme la musique, avec des gens qui essaient d’apprivoiser le bain de culture dans lequel ils sont immergés depuis longtemps et qui ne se cloisonnent plus à une pratique ou à une manière de penser.”
Côté formation, pas d’école de danse, ni de conservatoire, mais un bond dans la pratique professionnelle à 19 ans auprès de Jean-Claude Gallotta dans Le Sacre du printemps et L’Homme à tête de chou, avec cent cinquante dates de tournée à la clé. Techniquement, c’est formateur. Mais c’est avec Boris Charmatz qu’il trouve son influence la plus marquante.
Le corps avant tout
Interprète de plusieurs de ses pièces, il en retient une manière d’user “du corps comme on pourrait le faire du texte ou des chants. Je pense que j’ai gardé ce goût pour une certaine plasticité qui passe par une appréhension du corps et des outils qu’on utilise pour faire une pièce qui est d’ordre plastique”. Il danse aussi avec Marlène Saldana et Jonathan Drillet et goûte leur propension au grotesque et leur manière très physique d’appréhender le théâtre.
D’ailleurs, Jonathan Drillet signe le texte de son solo, Totemic Studies. Le point de départ est anthropologique, né de son intérêt “pour les pratiques totémiques et pour les thèses de la collapsologie sur la fin du monde et de l’espèce humaine. C’est un courant américain qui est en train de s’exporter en France. Je me suis dit : quelle serait la figure, le totem, qui viendrait me sauver d’une éventuelle fin du monde ?” A défaut d’une réponse, Matthieu Barbin va partager ses interrogations au plus près du public.
Totemic Studies Jusqu’au 24 mai au CND de Pantin
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