Ces derniers temps, les films de John Carpenter sont revenus à la mode, surtout chez les trentenaires, élevés dans les années 80 à un régime serré de vidéos aux jaquettes pourries, de rediffusions tardives sur des chaînes de télé balbutiantes et de séances fauchées dans des cinémas de quartier. Carpenter, après avoir longtemps occupé les […]
Ces derniers temps, les films de John Carpenter sont revenus à la mode, surtout chez les trentenaires, élevés dans les années 80 à un régime serré de vidéos aux jaquettes pourries, de rediffusions tardives sur des chaînes de télé balbutiantes et de séances fauchées dans des cinémas de quartier. Carpenter, après avoir longtemps occupé les arrière-boutiques des vidéoclubs, est désormais très choyé par une génération dont il a nourri les fantasmes de science-fiction.
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Pas étonnant, donc, qu’un groupe français, composé de trois trublions d’à peine 30 ans, amateurs d’électronique et de films de série B, ait décidé de rendre un hommage à la vision cosmique du réalisateur, s’inspirant de ses odyssées cinématographiques virtuoses mais sans-le-sou et de ses compositions prototechno. C’est que ces trois musiciens toulousains, les deux frères Dirty Ali et Funky Farid et leur comparse Monsieur Club, ont sans doute passé de longues heures à zieuter les films de Carpenter, sur lesquels ils ont dû tour à tour vomir, rigoler, glander, déconner, s’extasier. Et sans doute, parfois, tout ça en même temps.
Pour ce premier disque, les trois activistes, déjà connus des amateurs de house française pour leurs maxis haut de gamme chez Crydamoure ou Diamond Traxx, ont inventé de toutes pièces la musique d’un film imaginaire. Leur album a ainsi été entièrement pensé comme une bande originale, depuis ses interludes atmosphériques jusqu’à son générique de fin, l’épatant Strange World, chanté par Benjamin Diamond, le patron de leur label, en pleine forme vocale.
L’idée du disque a surtout germé à partir d’une boucle glanée entre les vieux sillons vinyles de la bande originale de New York 1997. Une boucle idéale qui, une fois dévorée par leur sampler, donnera naissance à Astropioneers (Main Theme), première étape de leur album.
Mis à part ce morceau qui donne son titre au projet et à l’album, le disque des Eternals est plutôt construit à l’ancienne, à la manière même dont John Carpenter ou Kraftwerk, dans les années 70, bâtissaient leurs morceaux : à la main, en faisant suinter les machines et les hommes dans un même mouvement unitaire. Le résultat, un disque de techno-house ludique et entêtant, cosmogonique et enthousiaste, aura du mal à se laisser catégoriser.
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