Dans un Mexique en proie au chaos et gouverné par les trafiquants, un junkie s’évertue à protéger sa fille. Une dystopie convaincante, qui maîtrise les codes du western postapocalyptique.
Fin fond d’un désert mexicain. A une période indéterminée qui ressemble à la nôtre dans quelques années. Les femmes, désormais rares, sont devenues des objets de convoitise pour les trafiquants de tous poils. Les enfants sont opprimés dès le plus jeune âge, mis en cage, amputés, jouets des fantasmes sadiques des adultes. Les filles sont en péril permanent.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au milieu de ce chaos moral, un homme, accro au crack, un gentil père, tente de protéger sa fille cadette, Huck, personnage principal du film, en la déguisant en garçon. Son épouse et son aînée ont été enlevées par des caïds à la gâchette facile, qui le logent dans un mobile home et lui confient la responsabilité du terrain de baseball où ils viennent s’amuser, en échange de sa dose de crack. Huck a une bande de copains, dont l’un a été amputé de l’avant-bras par les narcotrafiquants. Ils vivent ensemble, se camouflent en bosquets pour échapper à leurs tortionnaires.
Mais un jour, le baron de la drogue (personnage décrit comme mi-homme, mi-femme) demande au père de Huck de venir animer sa soirée d’anniversaire avec son groupe de musique locale. Huck ne peut rester seule, alors son père l’emmène malgré le danger.
Nombreuses sont les références que contient le film de l’Américain Julio Hernández Cordón. Celles qu’il exprime dans ses interviews (Mad Max, Peter Pan, La Nuit du chasseur et Huckleberry Finn) et celles qui sont tues mais visibles (Dead Man, Apocalypse Now, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia, etc.). Cómprame un revólver n’a rien du film du siècle. Mais il possède un côté vibrant, rapide dans son geste à peine esquissé, abrupt, un peu délirant sans rechercher la poésie, qui lui donne une vie étrange.
Cómprame un revólver de Julio Hernández Cordón (Mex., 2018, 1 h 24)
{"type":"Banniere-Basse"}