Avec son casting quatre étoiles et ses nombreuses références cinématographiques, « Bad Blood », le dernier clip de Taylor Swift, vise dans le mille.
Et si Taylor Swift, qu’on cantonnait encore récemment à de la pop sirupeuse et une pub Coca, était en passe de détrôner Rihanna et Beyoncé? C’est ce que laisse penser son dernier clip, Bad Blood. Réalisé par Joseph Kahn, également aux manettes de son précédent clip, Blank Space (autre réussite), Bad Blood se prend pour une bande-annonce de blockbuster. Et ça fonctionne. Il faut dire que Joseph Kahn a sorti l’artillerie lourde:
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1 – Un casting +++
Non seulement Bad Blood est un featuring avec le rappeur du moment, Kendrick Lamar (dont le dernier album, To Pimp a Butterfly, tourne encore en boucle dans nos casques), mais il aligne un nombre impressionnant de caméos, dont Lena Dunham qui fume un cigare :
Selena Gomez dans le rôle de l’ennemie :
Cara Delevingne dans le rôle de Motherchucker:
Le mannequin Karlie Kloss :
Cindy Crawford:
Jessica Alba:
Sans oublier les actrices de séries Ellen Pompeo (Greys Anatomy), Serayah McNeill (Empire), Mariska Hargitay (New York : unité spéciale), les mannequins Lily Aldridge et Gigi Hadid, les chanteuses Zendaya, Hayley Williams et Ellie Goulding.
2 – Toxic en toile de fond
Joseph Kahn ayant remporté un MTV Video Music Awards pour Toxic de Britney Spears, rien d’étonnant à ce que le clip serve de principale référence au Bad Blood de Taylor Swift : même figure de super-woman agent secret (ou un truc avoisinant), moulée dans des combinaisons en cuir et perchée sur des talons, adepte de moto et de changements de look. Dans la scène finale, Swift va jusqu’à adopter la même crinière rouge et le même maquillage charbonneux que Britney:
Taylor en 2015
Britney en 2004
Or, quel meilleur moyen de se hisser à la première place du podium des pop-stars internationales que de revendiquer son affiliation avec une des plus grandes d’entre elles ?
3 – Un soupçon de Beyoncé
Alors que le féminisme est largement récupéré par la pop culture, Taylor Swift revisite le motif de l’amazone moderne, déjà exploité dans le clip Who Run The World (Girls) ? de Beyoncé, en jouant la leader d’une bande de guerrières moulées dans de micro-shorts, fusils à pompe en main.
Taylor et ses copines en 2015
Beyoncé et les siennes en 2012
La scène rappelle aussi bien entendu le dernier volet de la saga de George Miller, Mad Max: Fury Road, qui met en scène de jeunes femmes fuyant une société patriarcale et dictatoriale, guidées par une guerrière au crâne rasé.
4 – Des références à Sin City et Kill Bill
Convoquer Britney Spears et une batterie d’actrices-chanteuses-mannequins américaines n’aurait pas suffi à Taylor Swift à s’assurer la sympathie des médias internationaux. Il fallait pour ce faire multiplier les références cinématographiques, histoire d’installer une complicité avec le public, et l’assurer qu’il ne sortira pas de sa zone de confort (on reste dans le domaine de la pop mainstream). Joseph Kahn a donc misé sur les clins d’œil tarantinesques. Simples mais efficaces. La scène de baston d’ouverture rappelle celle d’Uma Thurman contre les 88 fous dans Kill Bill.
Le court générique d’ouverture aligne les clins d’œil à Sin City (qui, d’ailleurs, met en scène Jessica Alba) :
5- Une touche de Cinquième élément
Près de vingt ans plus tard, Le Cinquième Elément de Luc Besson hante toujours la pop culture. En témoigne le personnage de The Crimson Curse, interprété par Hayley Williams, qui ressemble trait pour trait à celui, culte, de Leeloo (Milla Jovovich):
6- La voiture invisible de James Bond
Pour finir, rien ne vaut une bonne référence à l’agent 007. Kendrick Lamar et Taylor Swif grimpent donc dans la même voiture, invisible, que celle présentée à James Bond dans Meurs un autre jour (2002):
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