Début février, la revue mythique Les Cahiers du Cinéma était rachetée par un collectif de vingt actionnaires. Jeudi 27 février, l’intégralité de la rédaction a démissionné.
A peine un mois après le rachat de la revue par un collectif de 20 actionnaires cinéphiles, les 15 salariés de la rédaction, dont le rédacteur en chef Stéphane Delorme, ont démissionné, faisant jouer leur “clause de cession”. Comme le rapporte Le Monde, ce dispositif permet à tout journaliste de quitter une entreprise, tout en percevant les indemnités de licenciement lorsque le journal change de propriétaire.
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Les rédacteurs des Cahiers s’inquiétaient de ne plus pouvoir critiquer aussi librement le cinéma français, du fait d’être racheté par une grande majorité de producteurs de cinéma : “Quels que soient les articles publiés sur les films de ces producteurs, ils seraient suspects de complaisance”, explique le communiqué signé par la rédaction. Le directeur général, Eric Lenoir aurait pourtant réaffirmé : “la rédaction doit écrire ce qu’elle veut sur le cinéma. Il est hors de question de guider ses choix”.
Alors que ce collectif d’actionnaire aurait exprimé le désir de “se recentrer sur le cinéma français” et de devenir plus “conviviale” et “chic”, l’équipe actuelle des Cahiers affirme : “Ce serait dénaturer les Cahiers que d’en faire une vitrine clinquante ou une plateforme de promotion du cinéma d’auteur français”. Pour la rédaction démissionnaire et très à gauche, ayant toujours “pris parti contre le traitement médiatique des gilets jaunes”, être racheté par des hommes d’affaires “proches du pouvoir” est un contresens. Reste maintenant à savoir quand cette démission prendra effet et quelle équipe aura pour charge de reprendre la mythique revue.
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