Notre sélection hebdomadaire de spectacles à ne pas louper.
Tosca, de Giacomo Puccini, direction musicale Eivind Gullberg-Jensen, mise en scène David Bobée
Créé du 4 au 12 mars à l’Opéra de Rouen Normandie, Tosca est interprétée par Latonia Moore et son amant Cavaradossi par Andrea Carè. Pour aborder cet opéra de la période romantique, David Bobée avoue ne pas ou peu s’intéresser aux histoires d’amour. Par contre, “montrer comment les rapports de domination – quels qu’ils soient, ceux du responsable politique sur le citoyen, de l’homme sur la femme, du chef sur l’humble – détruisent le système qu’ils prétendent préserver” lui tient à cœur. Du reste, constate-t-il, “Tosca est chanteuse, son amant Cavaradossi est peintre : tous les régimes autoritaires entament leur ascension par la persécution des artistes.”
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Last but not least, Tosca, qui donne son titre à l’œuvre, n’en est pas moins l’unique personnage féminin sur scène. Or, estime le metteur en scène, “s’il est beaucoup question des femmes dans l’œuvre, elle est parfaitement seule, complètement marginalisée… Ici le corps féminin est un corps politique comme terrain de conquête, comme espace à envahir et à dominer. L’histoire a déjà fait la preuve que forcer les femmes et forcer les territoires sont une seule et même chose, que le rapport au féminin parle du rapport à l’autre, que le sort réservé aux femmes dit l’état d’une nation.”
Que Onda Mexico ? au Nouveau théâtre de Montreuil
Spectacles, performances, débats, projections et concerts : Que Onda Mexico ?, ce temps fort consacré au Mexique par le Nouveau théâtre de Montreuil du 26 février au 7 mars, englobe l’histoire du pays, berceau des civilisations aztèque et maya, et l’éventail de ses créations contemporaines. En ouverture, une exposition photo de Dulce Pinzon, La Véritable histoire des super-héros, témoigne des conditions de travail des travailleurs mexicains à New York. La compagnie théâtrale Lagartijas tiradas al sol présente deux spectacles.
Asalto al agua transparente (du 26 au 29 février) est une enquête sur le désastre écologique à l’origine de la construction de Mexico sur un terrain qui était entouré de 2000 km carrés de lacs, aujourd’hui réduits à 10 km carrés. Dans Tijuana, (du 2 au 5 mars), l’acteur et metteur en scène Lazaro Gabino Rodriguez décrit le quotidien d’un ouvrier d’usine sous-payé résidant à Tijuana, situé à 20 km à peine de la Californie. Une journée agora, le 29 février, propose une émission radiophonique live, des débats et performances en partenariat avec Les Amis du Monde diplomatique, la projection de quelques films courts de Josh Begley, Alex Gohari et Leo Mattei, Rojo Cordova, un concert de Seb et Nicolaï Martel, suivi du groupe Kumbia Boruka.
L’Eveil du printemps, de Frank Wedekind, mise en scène Armel Roussel
Pièce phare sur la découverte du sentiment amoureux et les affres qui l’accompagnent, entre désillusion et angoisse, L’Eveil du printemps de Frank Wedekind fut qualifiée “d’insensée cochonnerie” lors de sa création en 1891 avant d’être interdite pour pornographie. Pour sa mise en scène, présentée au théâtre de la Tempête du 27 février au 29 mars, Armel Roussel entend “attaquer l’ensemble de la pièce en bande, en la portant ensemble et non uniquement chacun dans sa partition”.
S’inspirant de ses souvenirs d’ado, il imagine “un espace unique, poétique et organique, mutant comme les adolescents et comme le temps (…) Surtout, je rêve d’un spectacle qui nous nettoie et nous donne le goût d’être soi sans fard, quelque chose qui nous rappelle ce que c’est que respirer.” Jouée live, la musique est interprétée par les musiciennes et chanteuses Julie Rens et Sasha Vovk du groupe Juicy (en alternance avec Elbi).
Toute nue, Variation Feydeau Noren, mise en scène Emilie Anna Maillet
Drôle de collage pour une drôle de dame ! Dans Toute nue, Variation Feydeau Noren, présenté du 27 février au 21 mars au théâtre Paris-Villette, Emilie Anna Maillet s’empare de deux auteurs, l’un du XIXe, l’auteur culte du vaudeville Mais n’te promène donc pas toute nue, Georges Feydeau, et l’autre, contemporain, Lars Noren. De ce dernier, elle emprunte des extraits de son œuvre tirés de quatre pièces, La Veillée, Détails, Démons et Munich-Athènes.
Leur point commun ? Une écriture incisive sur le couple, visant ses bas plus que ses hauts, et le goût immodéré de l’homme pour la réussite sociale, au détriment du rôle des femmes au sein de la société. Sans parler de la conjugalité. Réunissant quatre acteurs et un musicien, Toute nue est le volet théâtral d’un projet qui comporte également une extension installation vidéo et web, EXTIM, et un volet en préparation pour l’espace public, Fenêtres sur.
22e festival Artdanthé de Vanves
Le festival Artdanthé (du 29 février au 21 mars) poursuit son chemin et évolue, indique Anouchka Charbey, directrice du théâtre de Vanves. Notamment en élargissant ses partenariats et en s’associant à Danse dense, au Collectif 12, au Centre Wallonie Bruxelles et au Centre culturel suisse.
Les samedis sont dévolus à l’expérimentation d’autres rapports aux œuvres avec des ateliers chorégraphiques ouverts à tous, des ateliers d’échanges et de critiques autour des spectacles. A voir pour la soirée d’ouverture le 29 février : les chorégraphies de l’Australien James Batchelor, Redshift, Etude 2 d’Aina Alegre, Opus de Christos Papadopoulos et Save the last dance for me d’Alessandro Sciarroni. Un démarrage haut en couleur !
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