Creusant le sillon d’un fait divers médiatisé, ce docu s’apparente davantage à de la “trash TV” qu’à un “true crime” à la noirceur racée.
L’histoire de John Meehan, escroc et maître-chanteur faisant de femmes célibataires fortunées les victimes de ses forfaits, n’en finit plus de défier la chronique. Au départ c’est un fait divers sordide, à la résolution meurtrière, relaté par une série de podcasts true crime largement téléchargée outre-Atlantique. Le mois dernier, Netflix en tirait une mini-série, Dirty John, portée par Eric Bana et Connie Britton. La plate-forme de streaming diffuse depuis début mars Dirty John, The Dirty Truth, documentaire censément définitif dans lequel les victimes de l’affaire – et notamment Debra, femme d’affaires californienne prise dans les filets de Meehan – prennent la parole face caméra. Si l’on comprend la fascination qu’exerce l’itinéraire délictueux de l’escroc, brun ténébreux dont l’apparente respectabilité et le pouvoir de séduction dissimulent un passé criminel glaçant et une toxicomanie vorace, ni la mini-série parue le mois dernier ni le documentaire sorti dans son sillage ne parviennent à en extraire le potentiel dramatique.https://youtu.be/l4oQoQMSwgM
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Là où la série mêlait grossièrement romcom sirupeuse et thriller psychologique, The Dirty Truth apparente sa démarche documentaire à de la trash TV sensationnaliste, où chaque phrase choc et nouvelle révélation s’accompagnent d’effets sonores sursignifiants. Loin de la noirceur racée des documentaires true crime défrichés par Netflix, dont Making a Murderer est devenu le parangon, The Dirty Truth a des airs de télé-réalité mal dégrossie et renvoie aux programmes putassiers qui peuplent les canaux interlopes de la TNT à des heures indues.
Dirty John, The Dirty Truth de Sara Mast, avec Eric Bana et Connie Britton. Sur Netflix
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