A l’occasion d’une réunion à la Bourse du travail, à Paris, l’économiste et philosophe a lu sa réponse au chef de l’Etat. Laquelle était évidemment négative, comme l’a repéré le Huffington Post, présent sur place.
C’est une information repérée par le Huffington Post. A l’occasion d’une réunion nommée “Fin du grand débat, début du grand débarras” à la Bourse du Travail, à Paris, jeudi 14 mars, Frédéric Lordon a fait une annonce pour le moins inattendue. Devant des gilets jaunes – dont Jérôme Rodrigues ou Priscillia Ludosky -, des étudiants et des militants de la gauche et des quartiers populaires, l’économiste et philosophe a raconté comment l’Élysée l’avait invité pour un “débat prospectif” en compagnie d’autres intellectuels, prévu le 18 mars.
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Dans la vidéo publié par le Huffpost, on peut voir cette figure de la gauche radicale, qui avait participé au lancement de Nuit debout en 2016 mais aussi de la “Fête à Macron” l’année dernière, lire le courrier qui lui a été adressé avec pour objet “Grand débat avec le Président”. Dans la salle, le public se met à siffler et à rire. Lordon, qui, au début du mouvement des gilets jaunes, appelait en compagnie de François Ruffin à « bloquer le quinquennat d’Emmanuel Macron« , abonde : “Ça m’a fait à peu près le même effet.”
“Je préfèrerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande”
Il se met alors à lire sa réponse au chef de l’Etat. “Chez Monsieur Macron [à lui même, en riant : “quel hypocrite!”], vous comprendrez que, si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL et Enthoven, ou des intellectuels de Cour comme Patrick Boucheron, je préfèrerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande.”
Et d’ajouter : “Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat : savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la démocratie, c’est le débat, votre ‘grand débat’, personne n’y croit.”
“Monsieur Macron, il faut partir !”
“Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète”, argue Frédéric Lordon, présent à cette réunion en compagnie d’autres personnes souhaitant faire converger samedi 16 mars la grève mondiale pour le climat, la manif des gilets jaunes et la marche contre les violences policières.
“Si vous, vous n’avez plus aucune légitimité, le peuple, lui, a entièrement celle de résister à sa propre démolition. Craignez-même que, dans l’élan de sa fureur, il ne lui vienne à l’idée de démolir ses démolisseurs. Et comme en arriver là n’est souhaitable pour personne, il reste une solution simple, logique, et qui préserve l’intégrité de tous : Monsieur Macron, il faut partir ! Monsieur Macron, rendez les clefs !”
Le Grand débat, lui, prendra fin vendredi 15 mars.
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