En se frottant au ballet d’Igor Stravinsky, le prodige du flamenco élargit ses horizons chorégraphiques.
Rien ne résiste à Israel Galván ? On va finir par le penser, à la vision de La Consagración de la primavera, dans lequel le danseur phénomène se frotte au Sacre du printemps d’Igor Stravinsky.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Rien de moins que le chef-d’œuvre du XXe siècle musical. Le Sévillan s’était jusqu’ici tenu à distance des compositeurs de cette trempe et avait préféré les chemins de traverse, avec des musiciens hors normes à l’image de Niño de Elche. L’heure du Sacre est donc venue, ici dans une version pour deux pianos servie par Sylvie Courvoisier et Cory Smythe.
Quand le corps devient instrument de percussion
Chez Galván, le sol brûle au rythme des frappes, ce fameux zapateado du flamenco. Dans Le Sacre du printemps, inspiré du folklore russe, la terre tout entière s’embrase. Il en va ainsi de ce spectacle furieux où Galván, en robe longue, réactive la mémoire de la danse flamenca.
Le corps du soliste devient instrument de percussion traversé par les pulsions de Stravinsky. Même éloigné de la scène, assis près de la coulisse, Israel Galván irradie encore. La partition est courte, il fallait donc lui donner un prélude et un finale. Sylvie Courvoisier s’y colle avec Conspiración puis Spectro, deux de ses compositions, sans apporter autre chose.
Galván est tout entier dans ce jeu de séduction avec les notes du clavier, domptant le génie du Russe avant de finir par une pirouette aux allures d’hommage rendu à Petrouchka du même Stravinsky. La Consagración de la primavera est un sacre de plus dans la trajectoire du bailaor.
La Consagración de la primavera d’Israel Galván, musique Igor Stravinsky et Sylvie Courvoisier. Le 10 mars, Théâtre des Quatre-Saisons, Gradignan, les 5 et 6 mai, Bonlieu Scène national, Annecy, les 14 et 15 mai, Théâtre Bernadette-Lafont, Nîmes
{"type":"Banniere-Basse"}