Parce qu’elle a été mise à la rue, une famille doit survivre dans sa voiture. Un mélo social plus convenu qu’indigné.
Certains films ont la fâcheuse tendance d’être irréprochables, et Rosie Davis est un peu de ceux-là. On y suit les galères d’une famille irlandaise brusquement mise à la porte de sa maison, obligée de réaménager sa vie (les devoirs des enfants, le boulot du mari), entre les parois en tôle de leur voiture, devenue son nouveau lieu de vie.
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Au milieu des sacs de vêtements, des pitreries du petit et des pleurs de la grande, Rosie, femme et mère courage, téléphone vissé à l’oreille, passe ses journées à chercher désespérément une chambre d’hôtel qui pourra les accueillir le temps d’une nuit.
Si le film de Paddy Breathnach est difficilement attaquable, c’est d’abord parce qu’il dépeint une réalité cruelle, réelle et devenue d’une bien triste banalité. Ensuite, parce qu’on ne peut que s’émouvoir de la détresse de cette famille attachante au quotidien cabossé. Mais si l’emballage est tendre et actuel, le film peine à transcender son allure de mélo social trop propre. Car malgré le chahut provoqué par cette nouvelle vie précaire et une caméra embarquée intenable, tout ici tient trop soigneusement en place.
Un peu de larmes par-ci, un peu de drôlerie par-là… Balançant constamment entre le mélodrame et la comédie – la séquence de bataille de frites joyeusement tragique en est la parfaite incarnation – le film, trop frileux à l’idée de s’engager pleinement dans une direction, stagne et n’aboutit qu’à un objet innocent, plus consensuel que révolté.
Rosie Davis de Paddy Breathnach (Irl., 2018, 1 h 26)
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