Le réalisateur et scénariste yougoslave présente un film programmatique, alourdi par un filmage trop théorique.
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs l’année dernière, Teret est une nouvelle illustration d’un produit cannois décliné par dizaines chaque année dès la fin du mois de mai. Un cinéma d’auteur appliqué – trouvant son inspiration quelque part entre les frères Dardenne ou Cristian Mungiu –, qui, sous le maquillage prestigieux d’une sélection à Cannes, n’est qu’un art du programme que l’on pourrait schématiser par la formule : réalisme social accablant d’une société ou d’une nation en crise + questionnement moral du protagoniste issu de cette communauté.
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Teret nous emmène pour sa part en Serbie lors des bombardements de l’Otan en 1999, et suit un chauffeur de poids lourds qui doit transporter un mystérieux colis. L’enjeu moral se trouve bien sûr dans cette marchandise invisible, cadenassée à l’arrière du camion et placée en hors-champ. De là surgit l’étrange hiatus du film qui, bien qu’il ne montre finalement presque rien, semble cependant en dire beaucoup trop. Parce que le minimalisme dramaturgique et l’épure plastique d’Ognjen Glavonic sont au service du filmage d’idées : le colis se transformant en un fourre-tout théorique, son chauffeur en une allégorie trop évidente des angoisses d’un pays.
https://youtu.be/B4mzbgMFyOI
Teret de Ognjen Glavonic (Ser., Cro., Fr., Ir., Qa., 2018, 1 h 38)
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