Jusqu’au 15 mars prochain, l’Europe va être marquée par un grand débat citoyen et non partisan. Comédiennes, acteur, entrepreneures, chef cuisinier… De nombreuses personnalités donnent leurs propositions pour réinventer l’Europe. Et vous ?
Et vous, comment réinventeriez-vous l’Europe ? L’acteur de Dix pour Cent Thibault de Montalembert, la comédienne Déborah François, le chef Pierre Sang, et bien d’autres encore, s’engagent autour d’une grande consultation publique européenne en ligne via nos partenaires: la plateforme de mobilisation citoyenne Make.org et l’association Civico Europa.
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Appelée « WeEuropeans », cette campagne civique et non-partisane a pour objectif de mobiliser les citoyens des 27 pays de l’Union européenne en les invitant à se réapproprier le projet européen autour d’une question suivante : « Comment réinventer l’Europe concrètement ? »
Du 8 février au 15 mars, en 24 langues, et dans les 27 pays de l’Union européenne, elle permettra à chaque citoyen de faire entendre sa voix en déposant des propositions pour réinventer l’Europe et en votant pour celles des autres. Les résultats constitueront, enfin, un Agenda citoyen présenté le 22 mars au Parlement européen, à Bruxelles. Puis, le 9 mai aux chefs d’Etat et de gouvernement lors du Conseil européen de Sibiu, en Roumanie. Alors si vous aussi vous souhaitez envoyer vos propositions c’est juste ici :
Deborah François (comédienne)
Et pourquoi pas une Europe avec une sécu sociale forte pour tous ? C’est un patrimoine commun ! En Belgique, on essaie même de l’inscrire au Patrimoine mondial de l’UNESCO
« Je pense que l’accès aux soins de santé et le minimum vital doivent être reconnu comme un droit inaliénable des citoyens. Les règles sur cette question devraient également être mieux harmonisées entre les pays de l’union. C’est pour moi un levier essentiel pour réduire les inégalités sur le territoire européen, et éviter à terme une forme de “dumping” sanitaire. Pour notre sécurité sanitaire commune, on ne peut tout simplement pas accepter qu’il y ait, par exemple, des cas de maladies “anciennes”(en Europe, type tuberculose…) qui réapparaissent (ou ne disparaissent tout simplement pas) de certains endroits du territoire européen, alors que d’autres pays voisins les ont quasiment éradiquées. »
Thibault de Montalembert (comédien)
“Il faut que l’Europe devienne enfin une réalité politique et pas seulement économique. Puis en réformant son système d’éducation, qu’elle permette l’émergence d’une population plus créative et plus conscient. »
Pierre Sang Boyer (Chef cuisinier)
Il faut mettre en place une agriculture raisonnée, gérer les ressources et optimiser le recyclage des déchets.
« Selon moi, l’enjeu de taille pour l’Europe sur les années à venir est le développement durable. En effet, je suis passé récemment par une réelle remise en question au sein de mes restaurants. Nos fournisseurs nous livrent chaque jour des dizaines de cartons, nous avons ainsi convenu d’utiliser des bacs plastiques réutilisable quotidiennement. Par ailleurs, je privilégie les circuits courts et cuisine ainsi des produits locaux d’artisans du quartier. Enfin, je pense qu’il faudrait revenir à des méthodes d’antan comme les consignes de bouteilles, par exemple. »
Hugo Travers (YouTubeur)
« Il faut que l’Europe, au-delà des programmes Erasmus, développe des cadres d’échange entre jeunes, porteurs de projets notamment. »
Léonore de Roquefeuil (entrepreneure)
En se rapprochant de ses citoyens grâce au renforcement de l’initiative citoyenne européenne et à la création de questions citoyennes.« L’Europe peut se réinventer en se rapprochant de ses citoyens. Depuis 2012, elle dispose d’un outil démocratique intéressant mais encore beaucoup trop peu utilisé, notamment du fait de sa complexité de mise en place : l’Initiative Citoyenne Européenne qui permet à un million de citoyens européens, venant au moins de 7 pays différents de proposer une nouvelle législation européenne. L’Europe doit continuer à simplifier le mécanisme de collecte de signatures, élargir ses conditions de recevabilité et faire davantage connaître cet outil. Par ailleurs, il serait intéressant de développer une prise de parole citoyenne dans les questions parlementaires européennes qui viendrait s’ajouter à celles des élus. »
Lucie Lucas (comédienne)
« Les lobbies et la corruption des multinationales ne doivent plus exister en Europe. Une surveillance légale et judiciaire doit être créée. »
Alma Guirao (entrepreneure et responsable associative)
Il faut rendre obligatoire dans l’Union Européenne, des cours sur l’égalité Femme-Homme et de la prévention sur les questions du sexisme et des stéréotypes genrés.
« À partir de l’école primaire jusqu’au lycée, les élèves auront des cours obligatoires animés par des associations identifiées comme spécialisées afin de sensibiliser tout en rappelant les textes de lois actuellement en vigueur. Déjà plusieurs autres associations identifiées pour la France: Les effrontées, Female pleasure, Stop Harcèlement de rue et bien d’autres… »
Vincent Carry (directeur général Arty Farty – Nuits sonores & European Lab)
Bâtir une politique européenne de la culture qui renforce le secteur indépendant, associatif et d’intérêt général.
« Partout en Europe, la culture est mise à l’épreuve des grandes tensions de son époque. Face aux attaques portées à la liberté de création dans de nombreux pays européens, face aux fractures sociales, territoriales et générationnelles auxquelles elle n’apporte plus de réponse convaincante, face aux logiques de concentration imposées par le capitalisme de l’entertainment, la culture européenne doit relever le triple défi de l’égalité et de l’accessibilité, de la préservation de sa liberté, de la diversité et du pluralisme.
Partout en Europe, il est devenu urgent de défendre une culture indépendante, garante de l’intérêt général, moteur de la diversité, en capacité d’atténuer les fractures sociales, territoriales, générationnelles et de revivifier la démocratie par le terrain culturel.
Une culture partagée et ouverte, à l’écoute de ses jeunesses et de ses territoires qui produise du récit commun – et ce commun est naturellement européen – pour relever le défi des mutations à venir.
Ce secteur, c’est celui des associations, des salles de concert, des nouveaux médias, des labels, des lieux d’accompagnement, des MJC dont le prototype français mériterait amplement d’être revalorisé, de la culture populaire, de quartier, une culture proche du terrain et ouverte au monde. C’est la culture des bars, des clubs, des festivals, petits et grands. C’est la culture de la transformation, de l’innovation, des undergrounds, de l’hybride, de l’émergence.
Reconnaître et soutenir ce secteur en Europe est devenu urgent. Car sa fragilité est sans précédent et il est à craindre qu’une grande majorité de ces acteurs auront disparus ou auront été avalés dans les deux ans qui viennent.
Renforcer ce secteur indépendant c’est d’abord cesser de l’ignorer : l’écouter, le respecter et comprendre son rôle essentiel et son potentiel de transformation dans nos sociétés en crise. C’est le légitimer dans le dialogue avec les collectivités locales, les ministères de la culture, les programmes européens. C’est l’outiller (formation, professionnalisation, soutien des lieux d’accompagnement…), et lui donner les capacités de valoriser ses propres ressources. Les moyens de sa survie à défaut de son épanouissement. »
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