Les chercheuses Nancy Fraser, Cinzia Arruzza, et Tithi Bhattacharya dissèquent dans “Féminisme pour les 99 %” tous les maux qui pèsent lourdement, voire violemment, sur la vie des femmes.
Maigres salaires, logements aux prix exorbitants, systèmes de santé imparfaits, crise climatique, violences policières, fermetures des frontières… Partout dans le monde, ces problématiques ont des conséquences majeures sur la vie des femmes. Et si les féministes s’emparaient de toutes ces questions à la fois ? C’est le pari de trois organisatrices américaines de la Grève internationale des femmes.
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Les professeures Nancy Fraser, Cinzia Arruzza, et Tithi Bhattacharya publient un manifeste puissant dans lequel elles dessinent les contours d’un féminisme inclusif, anticapitaliste, antiraciste, anti-hétérosexiste, et qui milite pour l’écologie politique et l’internationalisme. Autrement dit, une alternative au féminisme libéral actuel (pensé pour une élite) ainsi qu’un féminisme pour les 99 % de la population mondiale.
Les grèves de femmes ne cessent de se multiplier aujourd’hui
et révèlent que les luttes féministes convergent davantage
avec d’autres mouvement
“Continuerons-nous à courir après ‘l’égalité des chances de dominer’ alors que la planète est en flammes ? Ou allons-nous imaginer une justice de genre indexée à l’anticapitalisme – celle qui mènera à une nouvelle société au-delà de la crise actuelle ?”, interpelle le préambule.
Source d’espoir
En Espagne, en Pologne, en Argentine ou aux Etats-Unis, les grèves de femmes ne cessent de se multiplier aujourd’hui aux quatre coins du globe et révèlent que les luttes féministes convergent davantage avec d’autres mouvements. Elles apportent “une source d’espoir pour l’humanité toute entière”.
“Le sexisme n’est pas accidentel, il est profondément ancré dans la structure même du capitalisme”
Une mobilisation qui ne s’attache pas uniquement aux revendications salariales mais qui montre combien la lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles, ainsi que l’émancipation par la loi restent des combats qu’il est urgent de mener. Comment quitter un foyer ou un emploi dans lesquels les femmes sont victimes de violences sans un système de protection sociale adéquat ? “Le sexisme n’est pas accidentel, il est profondément ancré dans la structure même du capitalisme”, assènent les chercheuses.
Une seule arme : la solidarité
Elles analysent également le travail du “care”, du soin de la société, réalisé en majorité par les femmes racisées et qui permet aux plus riches, y compris les femmes blanches, de mener à bien leur carrière et de gravir les échelons. Et dénoncent les traces d’un rapport de domination créé par la colonisation et l’esclavage, encore très présent dans certaines sociétés. Un manifeste bouleversant qui rappelle que la solidarité est notre unique arme.
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