Malgré une écriture un peu paresseuse et des gags parfois faciles, la comédie de Gilles Lellouche au casting faramineux est une vraie réussite.
Au riromètre qu’il nous a enfin été permis de dégainer après quelques jours d’un festival pas franchement rigolo, Le Grand Bain réalise un beau score. Les numéros cartoonesques de son gang d’acteurs en mid-life crisis, Poelvoorde et Katerine en tête, ont excité les zygomatiques du Grand Théâtre Lumière et, il faut bien le dire, les nôtres : pour ces deux-là, en effet, mais aussi pour les craquages exubérants de Canet, de Bekhti, ou d’un Mathieu Amalric nickel dans la caricature potache de son grand sujet, la dépression.
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La réussite de cette comédie, où sept mâles lèvent le pied sur les anxiolytiques en misant une improbable aventure de natation synchronisée, reste une réussite un peu facile : rien de ce qui fait mouche ne fait appel à une quelconque prouesse de construction. Ellipses étranges sur des scènes clés mais ardues (la flemme, Gilles ?), leviers fastoches à base de ralentis sur tubes 80’s qui ne font pas tout à fait oublier quelques trous maousses d’écriture.
Mais la réussite est la quand même : facile, OK, mais toujours réjouissante, bien assise par ce casting douze étoiles où chacun joue perso (Lellouche préfère écrire des tirades surchargées de punchlines que des dialogues collectifs ciselés) et va chercher en lui son talent, généralement avec l’option gueulante.
Carton en vue ? Certains le pressentent, mais rappelons qu’on dégaine un peu vite ce genre de pronos par ici, et que le film a tout de même des longueurs qui peuvent jouer contre un vrai triomphe populaire. A minima, Lellouche a signé une comédie familiale de dimanche soir dont il n’a pas du tout à rougir. C’est sûrement déjà de nature à le combler.
Le Grand Bain, de Gilles Lellouche, avec Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet (Fr., 2018, 2h02)
Sélection : Hors compétition
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