Irrésistibles et jubilatoires, les Argentins Alfonso Barón et Luciano Rosso sont de retour avec le culte Un poyo rojo.
On pense que la gageure consiste à mettre des mots sur un spectacle qui s’en passe allègrement alors que le défi se tient là, sous nos yeux : sur ce ring invisible de la compétition où deux hommes se confrontent, se mesurent, se provoquent, s’épient, luttent et finissent par tomber littéralement dans les bras l’un de l’autre. Autant d’émotions confiées au seul langage des corps, toutes passées au filtre de l’humour et de la désinvolture, voilà le vrai challenge.
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https://youtu.be/FM57ufBC7g0
C’est à cette (hilarante) prouesse que nous convient Alfonso Barón et Luciano Rosso. Leur combat de coqs (un poyo rojo en espagnol) est né dans un hangar de Buenos Aires il y a dix ans et connaît depuis un triomphe international. Bien sûr, le décor du théâtre à l’italienne où on les retrouve jure avec l’atmosphère de vestiaire mal aéré où se confine le duo.
Expressivité et dynamique corporelle
Mais rien ne semble pouvoir altérer l’énergie du spectacle, ni sa longévité, ni la multitude de scènes qui l’accueillent. Dès la première scène, le ton est donné. Entre ces deux-là, l’expressivité et la dynamique corporelle se chargent de focaliser notre attention sur les enchaînements qui se succèdent, faits en chœur ou en solo, comme autant de défis à relever.
La rivalité mimétique, conceptualisée par René Girard, se décline ici en une myriade de figures où séduction et combat de corps finissent par s’entrelacer. Un troisième “interprète” intervient en fin de parcours : un poste de radio dont ils testent en direct différentes stations pour une série de gags à base de cigarettes et de musiques piquées au vif des ondes qui finissent sur un exubérant numéro de drague. Côté public, c’est ambiance coqs en pâte…
Un poyo rojo Mise en scène Hermès Gaido, jusqu’au 16 juin au Théâtre Antoine, Paris Xe
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