Deux tomes déjà pour ce thriller financier mêlé de fantastique : cette passionnante série portée par Jonathan Hickman et Tomm Coker surfe habilement sur le thème de la conspiration
Le 24 octobre 1929, alors que la bourse de New York s’apprête à sombrer dans la crise, un courtier, les yeux hallucinés, note frénétiquement d’étranges symboles. Plus loin, le corps du directeur d’une banque d’investissement se trouve couvert des mêmes signes. Ceux-ci, écrits avec le sang de l’homme sacrifié, suggèrent l’organisation d’un rituel.
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Avec Black Monday Murders, le scénariste Jonathan Hickman imagine que des cartels, pour s’enrichir et mieux contrôler l’humanité, servent Mammon, le démon de la cupidité
Ce point de départ semble farfelu mais, Hickman, cet incroyable bâtisseur, sait comment construire son récit, posant inlassablement une brique après l’autre afin que les réticences cèdent et que l’on bascule dans son délire.
C’est ainsi lui qui a planifié sur plusieurs années, en utilisant des séries phare (Fantastic Four, Avengers), la fin de l’univers Marvel dans Secret Wars.
Quand il opère sans limite de format, Hickman se révèle encore plus redoutable. Ainsi, il enrichit Black Monday Murders d’infographies, de pages de documents (correspondances, coupures de presse, cartes ou journal de bord). Ce recours constant à des annexes lui permet d’approfondir la psychologie des personnages et d’épaissir facilement la brume de mystère et de cynisme qui entoure son intrigue.
Effrayant comme du Lovecraft
La puissance d’évocation de ce thriller fantastique vient aussi du trait précis de Tomm Coker et de sa mise en scène soignée, digne d’un David Fincher. Le dessinateur maîtrise l’imagerie démoniaque au point que la descente dans les sous-sols de la FED, la banque centrale des Etats-Unis, se révèle effrayante comme une description de H. P. Lovecraft. Après l’effet de surprise causé par le premier tome, cette suite, sautant d’une époque à l’autre, ne baisse pas en suspense. Le thème de la conspiration a rarement été aussi fascinant.
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