Malgré son acteur principal étonnant, un film de vengeance maladroitement arty.
C’est ainsi qu’on appelle le Tibet, en raison du haut plateau sur lequel il est juché à une altitude de 4200 mètres. Résultat, beaucoup de vent dans le micro du perchman. Un camion file à travers les steppes, l’image est d’un noir et blanc jarmuschien époque Deadman et le conducteur a une de ces touches… badboy punk, Perfecto, sifflant in extenso un air d’opéra. C’est Mad Max : Fury Road chez les Tibétains. Tout va bien, puis tout part en sucette : le film se leste d’un cadavre de mouton à l’âme baladeuse, bouddhisme oblige, et d’un autostoppeur qui veut venger son père.
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Il embarque cette histoire qui avait si bien commencé dans sa catastrophe personnelle, pas grand-chose en fait, figeant le tout dans un exercice de style assez scolaire, ambiance œuvre de fin d’étude “à la manière de” (Leone, Kaurismäki, Jarmusch ?), en tout cas dans un néo-western où plus rien ne bouge. Forme gelée.
On s’ennuie, gêné·e par les maladresses de toutes sortes, faux raccords, flash-backs chelous et plan-séquence dans un saloon tournant à vide. Les seules vraies questions sont donc : d’où sort cet acteur principal magnifique au look infernal (le conducteur) et a-t-on une chance de le revoir un jour dans un autre film ? Mais aussi : comment Wong Kar-wai s’est-il retrouvé coproducteur de ce drôle de truc ?
Jinpa, un conte tibétain de Pema Tseden avec Jinpa, Genden Phuntsok, Sonam Wangmo (Ch., 2018, 1h26)
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