Deux femmes qui ne se connaissent pas découvrent la Camargue ensemble. Un beau film d’errance et de joie.
Le premier long-métrage d’Anne Alix fait l’ouverture de l’ACID; C’est un beau film, libre de récit, rafraîchissant, une errance un peu à la Jacques Rozier, à l’Agnès Varda, de deux femmes qui ne se connaissent pas dans la Camargue d’aujourd’hui. L’une, l’Espagnole Dolores (Lola Dueñas, fameuse actrice almodovarienne : Etreintes brisées, Volver, Parle avec elle, etc.) a sauvé l’autre, Irma (Bojena Horackova, d’origine bulgare, étonnante) de la noyade (elle voulait se suicider, ne supportant pas la mort de son mari). L’une sillonne la Camargue en voiture pour rédiger un guide touristique « gay-freindly » sur les lieux homosexuels de la région (qu’elle ne trouve pas), l’autre n’a plus de boulot. Et les voici parties, nos deux Thelma et Louise européennes.
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Elles vont rencontrer plein de gens, se lier avec eux, faire la fête, manger, faire connaissance, se laisser draguer, chanter au karaoké. Il se passe quelque chose est un film où il ne se passe rien et où tout arrive pourtant, dont l’amour. La Camargue qu’elles visitent n’est pas celle des cartes postales mais celle des ouvriers, des pêcheurs, des agriculteurs. A chaque fois qu’elles rencontrent quelqu’un, elles s’aperçoivent qu’il est étranger… En France, il n’y a que des étrangers, et ils ont l’air heureux, la France est multiculturelle et le film fait la nique aux vieux croûtons de droite réactionnaire (pléonasme).
Alors on les suit et on aimerait bien être avec elles. Le film baguenaude, prend des chemins de traverse, la poudre d’escampette et pratique l’école buissonnière du scénario béton… Tout frais, tout jeune d’esprit, entre mélancolie et drôlerie, Il se passe quelque chose est une bien belle balade, Mesdames. Merci.
Il se passe quelque chose, d’Anne Alix, avec Lola Duenas, Bojena Horackova… (Fr., 2018, 1h41)
Séléction : ACID
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