Biopic sensible sur le légendaire duo comique, focalisé sur sa dernière tournée triomphale.
Stan et Ollie débute par un plan-séquence de six minutes qui suit la paire de comiques Laurel et Hardy dans les coulisses d’un plateau de cinéma en 1937, alors qu’ils sont à leur apogée, c’est-à-dire à l’orée de leur chute. Cette ouverture virtuose, inspirée par la célèbre entrée au Copacabana Club dans Les Affranchis de Scorsese – le mentor proclamé de Jon S. Baird, réalisateur écossais d’une poignée de longs métrages inédits en France et d’épisodes de séries, dont Vinyl – est là pour impressionner ; et elle le fait. La suite ne cherchera jamais à égaler ce morceau de bravoure ; et tant mieux.
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La qualité première du film découvert à l’AFI Festival à Los Angeles est en effet sa modestie, cette façon de filmer à la bonne hauteur et au bon tempo le come-back de Laurel et Hardy : une tournée théâtrale, en 1953, d’abord provinciale puis triomphale, censée préfigurer un renouveau cinématographique, qui hélas ne viendra pas et scellera la fin (professionnelle) du duo, interprété par Steve Coogan et John C. Reilly.
Un modèle revigorant de biopic
Ces derniers constituent à l’évidence l’autre qualité du film, chaque acteur parvenant à se fondre dans son personnage sans y disparaître complètement – une revigorante placidité de jeu qui devrait servir de modèle à toutes les bêtes hystériques de biopic. Ainsi, de la scène à la coulisse, le fil n’est pas brisé, et l’on s’émeut de passer avec une telle fluidité de Stan et Ollie à Laurel et Hardy à Steve et John C., tous unis par une même dignité.
https://youtu.be/MdcBNrjc3wo
Stan et Ollie
de Jon S. Baird
Avec Steve Coogan et John C. Reilly (E.-U., G.-B., Can., 2018, 1 h 38)
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