Une comédie US drôle et attachante sur l’adoption de deux sœurs et un frère par un couple.
S’il serait excessif de le désigner comme un auteur à part entière, la filmographie de Sean Anders se déploie pourtant depuis plusieurs projets autour d’une base thématique récurrente : la représentation d’un modèle familial recomposé. Après le potache mais sympathique diptyque Very Bad Dads (2015 et 2017) qui suivait les divers affrontements dans une famille entre le nouvel époux d’un remariage et le père biologique des enfants, le réalisateur poursuit dans cette veine avec Apprentis parents, ici version plus dramatique et autobiographique. L’histoire est inspirée de la sienne : un couple, Ellie (Rose Byrne) et Pete (Mark Wahlberg), adoptent deux sœurs (dont une ado de 15 ans) et un frère, et vont subir les nombreuses difficultés et tensions que provoque cette nouvelle parentalité.
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L’attachement personnel d’Anders au récit qu’il filme lui permet de construire des personnages plus incarnés, profonds et ambigus que dans ses précédents films, enrichissant le pur enchaînement de vannes qu’il sait plutôt faire, d’une humanité et d’une tendresse inattendues. Ne faisant jamais pencher totalement le film vers un côté du drame ou de la comédie, cet entrelacement lui permet d’éviter de tomber dans le gentil spot de campagne sur l’adoption ou dans le film-produit de gags vides.
Mais ce n’est pas tant l’art de la rupture de ton du film, habile mais assez classique, qu’il faut souligner mais plutôt son jusqu’au-boutisme assumé qui n’éprouve aucune crainte à passer d’une situation grotesque à un dialogue gonflé de bons sentiments. Anders est-il un artisan discret ou un auteur en devenir ? Il est un peu tôt pour s’avancer mais ce cinéma-là, lorsqu’il est dans sa meilleure forme, attachant, drôle, réfutant le cynisme, peut espérer marcher un jour sur les traces des maîtres Judd Apatow ou James L. Brooks.
Apprentis parents de Sean Anders (E-U, 2018, 1 h 59)
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