Méconnue du grand public, elle a accompagné nombre de cinéastes issus de la Nouvelle Vague, d’Agnès Varda à Robert Bresson jusqu’à Jean-Luc Godard. Elle avait 103 ans.
Nous connaissons celles et ceux qui ont contribué au modernisme du cinéma français dans les années 60, un peu moins ceux qui les ont accompagnés pour mener leurs projets à bien. Mag Bodard faisait partie de cette seconde catégorie, lançant la carrière par exemple d’Agnès Varda (Le Bonheur), Maurice Pialat (L’Enfance nue), mais aussi de Claude Miller (La Meilleure façon de marcher). Ses premiers pas au cinéma sont couronnés de succès puisqu’elle produit Les Parapluies de Cherboug de Jacques Demy, véritable pari esthétique à l’époque et qui remporte la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1964, et qui contribuera à sa bonne réputation de productrice. Elle accompagnera le réalisateur aussi sur Les Demoiselles de Rochefort et Peau d’Âne.
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Une carrière à la télévision
Toujours au cinéma, elle a collaboré avec Jean-Luc Godard (Deux ou trois choses que je sais d’elle, La Chinoise), Robert Bresson (Au hasard Balthazar, Mouchette, Une femme douce) et Alain Resnais (Je t’aime, je t’aime). Mag Bodard a également percé à la télévision en étant à la fois instigatrice de Cinq colonnes à la une, premier magazine d’information de l’histoire de la télévision (avant de se faire écarter par la nouvelle présidence assurée par son second compagnon, Pierre Lazareff), et la productrice récurrente des téléfilms de Nina Companeez.
Soutien récurrent des ces inventeurs, elle était elle aussi une figure moderne du cinéma. Elle quitte ses fonctions de productrice de cinéma en 1977 pour se consacrer essentiellement à la télévision. Un documentaire sur elle, disponible sur le site de l’INA, a été réalisée en 2005 par Anne Wiazemsky, l’actrice de La Chinoise. Mag Bodard avait 103 ans.
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