Le producteur évoque ses impressions post-attentats dans son dernier album.
Et si toute l’emphase ténébreuse chère à la frange drone/doom du circuit electro avait touché son point d’autoparodie ? C’est ce que beaucoup de productions dans cette veine laissent paraître, et c’est peut-être un excès que semble avoir fui Paul Régimbeau, producteur français longtemps investi du côté obscur de la force sonique. Il ranime son avatar le plus identifié, Mondkopf, avec un gage de simplicité et de spontanéité qui permet une écoute plutôt aérée de ce qui aurait pu être une affaire plombante.
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Le douloureusement nommé They Fall But You Don’t prend en effet pour point de départ une jam enregistrée à chaud le triste soir du 13 novembre, que l’artiste ne pensait pas sortir un jour. Nous épargnant le grand-guignol qui aurait semblé indécent sous une telle thématique, Mondkopf livre au contraire une œuvre modeste et se cantonne à un éventail sonore restreint. Par le langage et l’instrumentation choisis, ce cinquième album n’échappe pas aux codes de la synth-music instrumentale dans lequel il s’inscrit, mais on se détache assez vite de l’imaginaire SF associé pour goûter à l’innocence et au ressenti au cœur du projet. Mondkopf dénude ici ses compositions (le très épars Vivere parte III), renoue avec la mélodie sans se noyer dedans (Vivere parte VI, joli finale) et, surtout, s’épanche tout en conservant un lyrisme contenu – une qualité en voie de disparition sur la scène ambient et drone.
Concert le samedi 25 mars à Belfort et au festival Les 3 Éléphants, le vendredi 19 mai.
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