Un mois après la catastrophe, l’imbroglio demeure autour de la disparition d’Emiliano Sala. Le pilote qui le conduisait de Nantes à Cardiff avait-il le droit de le transporter dans l’avion qui s’est abîmé dans la Manche ?
L’annonce de sa disparition avait suscité une vague d’émotion dépassant le cadre de sa corporation. Le 21 janvier, le monde avait appris avec effroi que l’avion transportant Emiliano Sala s’était abîmé dans la Manche. Le footballeur voyageait alors de Nantes (la ville du club qu’il venait de quitter) pour Cardiff, au Pays-de-Galles, pour rejoindre son nouvel employeur.
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Un mois après cette tragique fin de vie, les investigations menées par le bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens progresse. Lundi 25 février, l’AAIB a annoncé que l’avion qui transportait l’attaquant de 28 ans n’était pas autorisé à opérer des vols commerciaux.
Vol commercial ou privé ?
Si à l’heure actuelle « aucune preuve ne montre » qu’une autorisation d’utilisation pour vols commerciaux « ait été réclamée ou accordée », les enquêteurs précisent que « la base sur laquelle le passager (Emiliano Sala) était transporté n’a pas encore été établie ». Il est tout à fait envisageable que le passager et le pilote (David Ibbotson) aient partagé les coûts du vol.
Le pilote avait le droit de transporter un voyageur selon la procédure du « vol à frais partagés » mais dans ce cas, le pilote et Sala devaient également partager un « objectif commun », car « le vol ne doit pas être fait dans le seul but de transporter le passager », note l’AAIB.
La question du transfert en toile de fond
Cette question est actuellement au cœur des « préoccupations » du club de Cardiff City. « L’avion était-il autorisé à prendre des passagers commerciaux ? Le pilote David Ibbotson était-il titulaire d’une licence pour le transport de passagers ? », se demandait notamment Cardiff, en attendant d’enclencher le paiement des indemnités de transfert de Sala au FC Nantes, qui s’élèvent à 17 M€ (hors bonus), rappelle l’Equipe. Selon les termes contractuels de l’accord entre les Canaris et les Bluebirds, le versement d’une première tranche de 6 M€ par le club gallois était prévu dans les jours suivant la validation du certificat international de transfert (CIT) de l’attaquant argentin, qui a eu lieu le 21 janvier, à peine quelques heures avant sa disparition. Apparemment, ce versement n’a toujours pas eu lieu.
L’avion avait décollé de Nantes à 19 h 15. L’appareil, qui a été localisé n’a pas été récupéré, et repose toujours dans la Manche par plus de 67 mètres de fond. le corps d’Emiliano Sala a été retrouvé à bord de l’épave, et récupéré le 7 février. David Ibbotson, lui, demeure disparu.
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