Dominique de Saint Pern signe une biographie de la grande dame Edmonde Charles-Roux, infirmière militaire, directrice de Vogue, membre de l’Académie Goncourt…
Née dans la grande bourgeoisie – père diplomate, etc. –, amie du Tout-Paris, elle a régné sur Vogue (qu’elle dirige de 1954 à 1966) et sur Marseille (elle épouse Gaston Defferre), remporté le prix Goncourt en 1966 pour Oublier Palerme, et trôné à la tête de cette académie jusqu’à sa mort en 2016.
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Toujours impeccable en tailleur Chanel et blouse à lavallière Saint Laurent, Edmonde Charles-Roux (née en 1920) aura incarné le prototype de la grande dame à la française, parvenant même à nous faire oublier ces années où elle se révéla pourtant à elle-même. Dominique de Saint Pern, à qui on doit déjà des portraits de Dorothy Parker et Karen Blixen, consacre le premier volet (il y en aura deux) de sa biographie (hyper) romanesque aux années de guerre de la jeune Charles-Roux.
En effet, celle-ci s’engage, devient infirmière militaire, cache et sauve des vies, risque la sienne. Elle en gardera, nés de cette folle urgence et de cette proximité avec la mort, une sexualité libérée, un immense courage, une rage de vivre vite.
Ayant eu accès à des documents inédits (la correspondance familiale), l’auteure fait des révélations : son premier amour de jeunesse, le prince italien Camillo Caetani, tué pendant la guerre ; sa sœur Cyprienne, maîtresse du gendre de Mussolini et installée en Italie, faite prisonnière, que la jeune Edmonde fera tout pour protéger et dont elle sauvera le fils. Ça se lit comme une saga historique échevelée et cosmopolite. On attend déjà le deuxième et dernier volume.
Dominique de Saint Pern, Edmonde (Stock), 416 p., 21,50 €
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