Une comédie rance et gorgée de cynisme sur une amitié dans le monde de la peinture.
Après Citoyen d’honneur co-réalisé avec Mariano Cohn, le cinéaste argentin Gastón Duprat s’installe seul derrière la caméra avec la comédie Un coup de maître présentée en hors-compétition à la Mostra de Venise.
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De son canevas usé, cousin sud-américain de la Ch’tite famille de Dany Boon (après un accident, un artiste salaud se réveille amnésique et devient gentil), à ses poncifs idéologiques (les grands artistes sont reconnus à leur juste valeur qu’après leur mort) tout est ici dépassé dans les artères de ce cinéma qui regarde en arrière, qui détourne le regard comme pour mieux feinter son incapacité à prendre en compte les singularités et bouleversements du monde actuel. Cela en est presque bluffant, Un coup de maître filme notre époque mais ses thématiques, ses enjeux, ses personnages semblent être resté cryogénisé dans le siècle dernier.
Plutôt que d’inspirer une certaine tendresse, comme le papier peint vieillis dans la maison des grands-parents, cette désuétude généralisée sert de socle à la formulation d’un discours baignant dans une mare de cynisme, qui propulse en vainqueurs les vieux magouilleurs face à ceux qui croient en quelque chose. Un petit coup de vieux, oui, mais décidément pas un coup de maître
Un coup de maître de Gastón Duprat (Esp., Arg., 2018, 1 h 41)
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