Le Centre national du cinéma et de l’image animée a présenté, mardi 4 février, un plan de restauration pour les films de patrimoine ouvert aux financements privés.
Le CNC a lancé ce mardi sa première campagne de mécénat afin de restaurer et numériser des films de patrimoine, dont la sortie est antérieure à dix ans. Parmi eux figurent déjà La Belle captive d’Alain Robbe-Grillet, Chocolat de Claire Denis, Madame Butterfly de Frédéric Mitterrand ou encore News from Home de Chantal Akerman, comme le rapporte le Monde.
Le centre jouera un rôle d’intermédiaire entre les ayants droit des films et les mécènes, qui pourront être des entreprises ou des particuliers. Les ayants droit devront autoriser le CNC à restaurer leur film ; les mécènes, quant à eux, auront notamment leur nom au générique, mais également un avantage fiscal de l’ordre de 60 % du montant du don pour les entreprises et 66 % pour les particuliers.
C’est face à ses moyens financiers de moins en moins importants que le CNC a imaginé ce dispositif afin d’ouvrir la restauration à de l’argent privé. Entre 2012 et 2018, il a pu financer à hauteur de 68 millions d’euros la numérisation et la restauration de près de 1200 films. Aujourd’hui, ce sont seulement 2,8 millions d’euros par an sur trois ans qui ont pu être débloqués.
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Plusieurs cataloguistes
Il s’agit de la deuxième tentative du CNC dans cette voie. Il y a un an, Christophe Tardieu, ancien directeur général délégué, avait dressé une liste de cent films à restaurer, sans demander l’autorisation aux ayants droit. Cette année, ce sont ces derniers qui proposent des films à restaurer.
Le recours à un laboratoire de restauration – lesquels souffrent par ailleurs d’un tarissement des aides publiques – fera l’objet d’un appel d’offres et sera choisi en concertation avec le propriétaire du film.
Cependant, selon Pierre Olivier, président du syndicat des catalogues de films de patrimoine, “le soutien à la restauration de films (…) ne pourra pas être à terme livré entièrement aux mains du privé après 2021. Le mécénat ne peut être qu’un dispositif de complément”. Au niveau des cataloguistes, certains comme Les Films du Jeudi, SNC/SND, Studiocanal ou encore TF1 Studio accepteront les financements privés. Ce qui n’est pas le cas de Pathé : Sophie Seydoux, la vice-présidente, a ainsi indiqué que l’“on ne peut pas ajouter une autre marque à celle de Pathé”. A voir, donc, quelles pourraient être les autres solutions afin de financer la restauration de films anciens, et ainsi sauver de l’oubli des joyaux méconnus du cinéma.
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