36% des sondées valident l’existence d’un « complot sioniste à l’échelle mondiale » selon une étude de l’IFOP commandée par la fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch.
Existe-t-il un lien entre vos opinions politiques et votre faculté à croire en des théories complotistes ? Dans un contexte mêlé de défiance envers les journalistes et de proliférations de fake news, la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch ont demandé à l’IFOP de mener une étude pour répondre à la question : « Dans quelle mesure la proximité avec l’extrême droite est-elle corrélée à l’adhésion aux thèses complotistes ? »
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Une vaste enquête a donc été lancée auprès d’un échantillon de 1 506 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus suivant la méthode statistique des quotas, à l’aide d’un questionnaire en ligne du 21 au 23 décembre 2018. Il en ressort que ce sont les électeurs de Marine Le Pen qui apparaissent comme les plus sensibles aux mythes conspirationnistes. Le quotidien Le Monde en a publié, mercredi 20 février, les dernières conclusions.
36 % des sympathisants RN croient en un « complot sioniste mondial »
Ainsi, pour 22 % des sympathisants du Rassemblement national (ex FN) et 18 % des électeurs de Marine Le Pen (contre 10 % pour la moyenne des sondés), l’attentat de Strasbourg de décembre 2018 serait une « manipulation gouvernementale » visant à détourner l’attention du mouvement des gilets jaunes ; 61 % des sympathisants RN et 57 % des électeurs de Marine Le Pen (contre 43 % en moyenne) imaginent que la nocivité des vaccins est « cachée » par l’administration sanitaire « de mèche » avec les industries pharmaceutiques ; pour un sympathisant RN sur deux, la mort de la princesse Lady Diana à Paris en 1997 est « un assassinat maquillé ». Enfin, l’existence d’un « complot sioniste à l’échelle mondiale » est une réalité pour 36 % des sympathisants RN et 31 % des électeurs de Marine Le Pen (contre 22 % sur la moyenne des personnes sondées).
« L’adhésion lepéniste aux différentes théories conspirationnistes se situe largement au-dessus de celle de l’ensemble de la population soumise à l’enquête », analyse l’historienne Valérie Igounet, directrice adjointe de Conspiracy Watch. Toutefois, « cette enquête ne dit pas que le RN est antisémite, elle dit que c’est au sein de cette formation que l’on trouve les personnes qui adhèrent le plus à la théorie citée »
L’analyse complète de l’étude de l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch est à retrouver sur le site du Monde.
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