Ivresse du pouvoir, jeux de dupes et tactiques politiciennes, Baron noir reste en prise avec la France contemporaine malgré, parfois, un manque d’émotion.
La seule série politique française contemporaine crédible est de retour, avec pour tête de proue Kad Merad, dépaysé du monde comique afin de s’imposer en politicien nordiste à la peau dure. Hanté par des casseroles plus ou moins sombres mais systématiquement porté vers le coup d’après, Philippe Rickwaert a passé du temps en prison et aidé à faire élire Amélie Dorendeu (Anna Mouglalis).
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https://www.youtube.com/watch?v=tIc2DSal59c
Alex Lutz impressionne
Cette troisième saison, la première sans son cocréateur Jean-Baptiste Delafon (Eric Benzekri restant aux commandes), le montre pleinement raccroché au jeu politique, alors que la proximité d’une nouvelle élection présidentielle rend tout le monde fou. Le spectre du populisme – effet Gilets jaunes compris – agite les huit épisodes et l’ADN de Baron noir est respecté : sèches conversations tactiques en forme de jeux de dupes, hommes et femmes ivres de leur désir de pouvoir et de leurs mots.
La série manque néanmoins cette année d’une forme de souplesse émotionnelle qui rendrait les enjeux vitaux de chaque côté de l’écran. Si son analyse de la France contemporaine et de sa désagrégation politique reste intelligente, voire limpide, les personnages de Baron noir semblent parfois raidis par leur fonction. Même si, en quelques scènes seulement par épisode, Alex Lutz impressionne dans un rôle qui apporte humanité et trouble.
Baron Noir saison 3 a partir du 10 février sur Canal Plus et MyCanal
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