Dans un article pour Noisey, Emma Garland explique pourquoi le tube des Black Eyed Peas en collaboration avec notre David Guetta national est sûrement l’une des chansons les plus déprimantes du monde.
En 2014, l’ode à la fête des Black Eyed Peas rencontre un succès planétaire faisant de I Gotta Feeling, le morceau le plus vendu du XXIe siècle à l’époque. Au moment de la sortie du morceau, Emma Garland travaille dans un bar, une expérience ni bonne, ni mauvaise selon ses dires, qui se transforme en cauchemar pendant les quatorze semaines où I Gotta Feeling caracole en tête des charts. A cette époque, le morceau passe plusieurs fois par nuit, chaque nuit, un contexte aliénant pour quiconque se souvient du synthé insidieux et répétitif du morceau. De cette expérience qu’on imagine traumatisante, Emma Garland a mûri une théorie qu’elle documente dans son article pour Noisey : I Gotta Feeling est la chanson la plus déprimante de tous les temps.
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Hormis l’atmosphère de saturation qui régnait pendant les quatre mois de gloire d’I Gotta Feeling, Emma Garland s’appuie sur la construction du morceau, ainsi que sur ses paroles. Initialement, le tube des Black Eyed Peas est envisagé comme une ode à la fête, dans sa forme la plus légère et simpliste. Emma Garland estime que c’est en partie cette injonction à la fête et l’amusement à tout prix qui altère tout le sens de la chanson. Pour l’auteure, il existe dans cette injonction un paradoxe qui exprime que le fun prend fin dès lors qu’on se sent obligé de s’amuser.
Par ailleurs, elle explique la duperie de la composition du morceau en sol majeur : une clé historiquement liée au mouvement de la musique baroque, intimement associée à l’évocation de sentiments positifs comme la paix, le contentement ou la gratitude. En convoquant ce motif musical, I Gotta Feeling berne son auditoire alors que le morceau manque clairement de l’émotion nécessaire à toute bonne chanson pop.
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