Vincent Bolloré a été placé en garde à vue pour « corruption d’agents publics étrangers » ce mardi 24 avril au matin.
La semaine dernière, il faisait parler de lui en quittant subitement la présidence du conseil de surveillance de Vivendi. Selon les informations du Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue ce mardi 24 avril au matin dans les locaux de la police judiciaire, à Nanterre. Vincent Bolloré a été convoqué pour des soupçons de corruption pesant sur les conditions d’obtention de concessions portuaires au Togo et en Guinée, en 2010. Une enquête a donc été ouverte pour « corruption d’agents publics étrangers » concernant les attributions au groupe Bolloré de deux terminaux à conteneurs, l’un se trouvant à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée.
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Une contrepartie ?
Les dirigeants du groupe sont soupçonnés d’avoir utilisé leur filiale de communication, Havas, afin d’aider des dirigeants africains à accéder au pouvoir en prodiguant des missions de conseil et de communications sous-facturées. La contrepartie ? « Obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs », indique Le Monde. Et Vincent Bolloré n’était pas tout seul ce mardi matin à Nanterre. D’autres cadres du groupe étaient aussi en garde à vue : le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de l’agence de communication Havas. Ce dernier s’est notamment occupé de la campagne présidentielle de personnalités politiques africaines : le guinéen Alpha Condé en 2010, et le togolais Faure Gnassingbé la même année.
Des documents saisis
En 2011, alors que la gestion de la concession du port de Conakry appartient au groupe français Necotrans, spécialisé dans la logistique portuaire en Afrique, elle passe finalement au groupe Bolloré. Une décision contestée par Necotrans qui a porté l’affaire en justice. « C’est un fantasme que de penser qu’un coup de main à la campagne d’un candidat à la présidentielle qui faisait figure d’outsider comme Alpha Condé permettrait l’obtention d’un port », a réfuté M. Dorent auprès du Monde. Idem pour le Togo, où le groupe Bolloré a obtenu la concession d’un terminal du port en 2009, quelques mois à peine avant la réélection de Faure Gnassingbé. Un revirement également contesté par un autre concurrent et ancien associé de Vincent Bolloré au Togo…
Le journal révèle également que la police a saisi plusieurs documents au siège du groupe Bolloré à Puteaux, en avril 2016, témoignant de « pratiques du groupe Bolloré au Togo et en Guinée » et qui « corroborent l’hypothèse d’une sous-facturation des prestations d’Havas au bénéfice des dirigeants de ces deux pays ».
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