Pour le collectif de parents d’élèves, une école portant le nom du gendarme décédé dans l’attentat de Trèbes pourrait être plus facilement prise pour cible.
Le futur collège de Pégomas (Alpes-Maritimes) devrait prendre le nom d’Arnaud Beltrame, le gendarme mortellement blessé dans l’attentat de Trèbes en mars dernier. Seulement, des parents d’élèves s’y opposent. Ils craignent qu’avec un nom aussi symbolique, l’école soit prise pour cible. « Au-delà de l’émotion que l’acte de sacrifice de ce gendarme suscite, le collège de Pégomas, avec cette identité, devient potentiellement une cible à des attaques criminelles » indiquent-ils à Nice-Matin.
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Le collectif des parents inquiets estime que « les enfants de 10 à 14 ans ont le droit d’étudier et de grandir sans ce poids permanent sur les épaules. L’Histoire compte beaucoup d’autres héros reconnus comme des modèles possibles pour la jeunesse. Le nom d’un établissement scolaire ne doit pas être choisi dans l’immédiateté de l’émotion et de l’actualité ». Ils proposent plutôt le nom de « collège Rosa Centifolia » ou « collège Rose de mai ».
Pour « honorer un héros »
Aucun d’entre eux ne remet cependant l’acte héroïque du gendarme en question. Ce dernier a sauvé une femme prise en otage dans le Super-U par le terroriste Radouane Lakdim en donnant sa vie. Donner le nom d’Arnaud Beltrame à l’école est une manière pour le président des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy, « d’honorer un héros de la Nation et inspirer la jeunesse azuréenne ».
Dimanche 22 avril, Lionnel Luca, le maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) inaugurait une allée prenant le nom d’Arnaud Beltrame devant la gendarmerie. Il a voulu réagir à cette polémique et répondre aux parents dans Nice-Matin. « Je souhaite ardemment que les tentations de relâchement, de reniement, de lâcheté, fassent quand même que dans ce département on puisse avoir un collège qui porte son nom. Un archevêque belge du début du siècle dernier disait, lorsque la prudence est partout, le courage n’est nulle part. Et bien cessons d’être prudents, faisons preuve de courage, acceptons l’idée de déplaire et pourquoi pas d’être une cible lorsqu’il s’agit de défendre nos valeurs. Elles ne se défendent pas devant un poste de télévision, elles ne se défendent pas en pleurant de compassion. Elles se défendent en acceptant de sacrifier ce que l’on a de plus cher, sinon tout ceci n’est que comédie et n’a aucun sens. »
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