Avec son livre « Le light, c’est du lourd », la journaliste Henriette Chardak revient sur les effets néfastes des édulcorants chimiques, et en particulier ceux de l’aspartame, très présent dans les produits minceur.
On pourrait facilement croire à une énième théorie de complot tant les accusations semblent presque trop énormes pour être crédibles. Pourtant, au fil des pages du très scientifique livre de la journaliste Henriette Chardak, Le light, c’est du lourd, on découvre comment les collusions entre politiques et géants pharmaceutiques ont permis l’autorisation de dangereux édulcorants chimiques dans les produits du quotidien.
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Un « faux sucre » miracle
Tout débute dans les années 1960. Le laboratoire américain Searle découvre une nouvelle substance révolutionnaire : l’aspartame, un ingrédient au pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du saccharose. Un « faux sucre » miracle, qu’il faut à tout prix exploiter. Après tout, l’idée semble bonne : la molécule pourrait permettre de réduire la consommation calorique de citoyens américains déjà en méforme.
Mais les études sur les effets secondaires ne sont pas vraiment concluantes. Alors on ment, on déguise, on s’arrange avec la vérité. Les rapports disparaissent. Les irrégularités des tests, durant lesquels de nombreux animaux sont morts, aussi. Et l’aspartame se retrouve comme par magie sur le marché, alors qu’aucune réelle expérience poussée n’a été réalisée. Le « faux sucre » bénéficie de la complicité de tout un système, obsédé par l’immense profit potentiel.
Une molécule instable sous forme liquide et utilisée … dans les boissons
En 1985, Searle est racheté par Monsanto, qui met alors la main sur la précieuse découverte. Monsanto qui était d’ailleurs défendu à la fin des années 1990 par le cabinet d’avocats réputé Sidley & Austin, où officiaient notamment Michelle et Barack Obama.
Mais les effets néfastes de l’aspartame sont légion. Ce dipeptide est instable sous forme liquide et au delà de 30 degrés il se transforme en une molécule toxique. C’est notamment pour cela que les sodas light sont à « conserver très frais ». Mais sachant que la température moyenne d’un corps humain oscille autour des 37 degrés, on vous laisse imaginer la dégradation de la molécule dans l’organisme.
Le light qui rend obèse et diabétique
Pourtant, l’aspartame est toujours présent dans les rayons des supermarchés, dans plus de 6 000 produits à travers le monde. Lorsque Barack Obama arrive à la tête des États-Unis, il place des anciens de Monsanto aux postes clés des agences fédérales de santé. Alors forcément, outre-Atlantique, tout le monde trouve l’aspartame absolument génial.
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Si cette molécule E951 devait permettre de renforcer la lutte contre le diabète, elle a eu l’effet l’inverse. Sans véritable glucose, l’aspartame cause une hypoglycémie. La consommation de produits sucrés devient alors impulsive, et engendre très souvent une surcharge pondérale, si ce n’est un diabète de type 2. Tout cela sans que les consommateurs en soient informés.
C’est tout le paradoxe de cet ingrédient – dont l’innocuité n’a jamais été prouvée – qui doit faire maigrir, mais qui sert également à engraisser le bétail. Et cela crée un cercle vicieux : le light rend obèse, mais les obèses veulent du light pour maigrir. « Je n’ai jamais vu une personne maigre boire du Diet Coke », c’est Donald Trump himself qui le dit.
Dépression, Alzheimer, autisme…
Mais il faut bien reconnaître que l’aspartame possède certaines qualités indéniables ; ce n’est pas cher à produire, et donc très rentable. Encore aujourd’hui, les autorités américaines et européennes considèrent la substance sans risque. Les lois protègent d’avantage le commerce que les consommateurs.
Certains scientifiques, indépendants des lobbies, ont mené des travaux de leur côté sur cet édulcorant chimique. L’aspartame serait particulièrement dangereux pour les foetus des femmes enceintes, et serait un promoteur de dégâts neurologiques majeurs, comme la dépression, la maladie d’Alzheimer ou encore l’autisme. Or on parle là d’un produit dont l’utilisation est déjà généralisée : on en retrouve dans les yaourts, les bières, le dentifrice, les cigarettes, les boissons light, les gâteaux, certains médicaments… Et même dans la nourriture pour enfants en bas âge. Pourtant, l’aspartame continue d’être fabriqué en France.
Guérir plutôt que prévenir
Ce sujet tentaculaire a récemment été au coeur du dernier hors-série de 60 Millions de consommateurs, qui portait sur les « aliments qui nous empoisonnent ». Bientôt, ce sont des édulcorants encore plus puissants et plus dangereux, comme l’advantame ou le néotame, qui débarqueront dans les rayons.
Avec cet ouvrage, Henriette Chardak dénonce les dérives des industries agro-alimentaire et pharmaceutique. Et remet en question tout un système darwinien, qui préfère guérir plutôt que de prévenir. Quel qu’en soit les conséquences. Les boissons light sont encore plus mauvaises pour la santé que les sodas classiques hyper-caloriques. Qu’importe. Sachant que les effets néfastes sont variables selon les individus, seuls les plus forts seront épargnés.
Le light, c’est du lourd, de Henriette Chardak, Max Milo Éditions, 236 pages, à paraître le 26 avril 2018.
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