Luc Chatel va se retirer de la politique car, selon lui, la droite tire vers l’extrême gauche. Un baroud d’honneur baroque.
La semaine dernière, adoptant l’attitude chevaleresque qui a toujours été la sienne, Luc Chatel s’est retiré de la vie politique. “Allez bien niquer vos mères”, aurait sobrement lancé l’ancien ministre de l’Education nationale (citation non contractuelle) lors d’un conseil tout aussi national des Républicains, pendant que Nadine Morano s’occupait des racines chrétiennes de la France en démontrant qu’en la personne d’Eric Ciotti celles‑ci avaient donné les plus beaux glands.
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Dans un entretien au Point, Chatel a ensuite émis l’idée pas jolie jolie selon laquelle la droite serait “asséchée et recroquevillée”, ceci n’ayant pourtant aucun lien avec la disparition récente de sa généreuse momie Liliane Bettencourt.
Mais, alors que l’on attendait de lui qu’il fustige les appels du pied incessants et obscènes de Laurent Wauquiez à l’adresse de l’électorat d’extrême droite, le démissionnaire adoptait au contraire une position baroque, vu le contexte, en prétendant que “la droite n’a jamais gagné en épousant le discours de l’extrême gauche”.
L’ancien ministre perd le sens commun
Oubliant que la droite avait foiré les deux derniers scrutins en galochant sans complexe le FN – d’abord avec Buisson comme vil entremetteur en 2012, puis avec Sens commun et tous les excités du culte cinq ans plus tard –, omettant de préciser qu’en choisissant Wauquiez comme pilote cela conduirait fatalement à déporter le bouzin au‑delà des glissières de sécurité républicaines, Chatel n’a vu pour sa part que du rouge.
Selon lui, ses amis “tournent le dos à la mondialisation, défendent les emplois aidés” et sont “incapables de saluer la réforme du droit du travail ou la baisse de la fiscalité du capital, qui figuraient dans tous nos programmes depuis vingt ans”. Bref, il kiffe Philippe, Chatel, et tous ceux, même à droite, qui mégotent face à de telles mesures exaltantes ne sont qu’un vieux ramassis de trotskystes bornés.
Rien à dire, l’avis de Chatel va nous manquer.
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