Vous le savez peut-être : Cosmo Vitelli est le nom du taulier de boîte campé par l’impeccable Ben Gazzara dans Meurtre d’un bookmaker chinois de John Cassavetes. Peut-être le savez-vous également, Cosmo Vitelli est depuis déjà quelques années le nom d’emprunt choisi par Benjamin Boguet, 28 ans, acteur réputé de la scène électronique française, où […]
Vous le savez peut-être : Cosmo Vitelli est le nom du taulier de boîte campé par l’impeccable Ben Gazzara dans Meurtre d’un bookmaker chinois de John Cassavetes. Peut-être le savez-vous également, Cosmo Vitelli est depuis déjà quelques années le nom d’emprunt choisi par Benjamin Boguet, 28 ans, acteur réputé de la scène électronique française, où il n’aura pourtant jusqu’à présent tenu que des rôles secondaires ? ultraremarqués mais secondaires.
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En janvier 2003, selon le degré d’empathie ou d’indifférence que l’on accorde à son auteur, on peut trouver la parution de Clean, le premier véritable album de Cosmo Vitelli, franchement anachronique ou parfaitement synchrone avec l’air ambiant. Ce disque, achevé il y a plus d’un an, annoncé à l’époque par un single tapageur (Party Day), est resté bloqué pour d’épineuses raisons contractuelles. Au lendemain de Party Day, ce devait être un feu d’artifice ; en réalité, rien ne se passa. On pensait que lorsqu’il sortirait enfin, cet album serait périmé et on le regarderait comme un intrus, un objet tombé de l’avant-dernière pluie.
Pour le ratage annoncé, c’est raté. Clean est un disque qui tombe à pic, une vraie réussite, avec des moments de pure grâce aérienne (le somptueux Perfect Lies) et des passages plus assombris et abrasifs. Sur Party Day, il convie le chanteur américain Harrison Crump qui apporte toute la fragilité vocale qui, de New Order aux Pet Shop Boys, a toujours provoqué des merveilles de contraste une fois confrontée aux rigueurs electro. Sur cette lancée, plus question désormais de se passer des voix. Joe Eppard ou le Français Benjamin Diamond se succèdent au micro pour des performances remarquablement sensibles.
On retient de Clean avant toute chose cette alchimie subtile entre la miniaturisation electro et la grandiloquence pop, ce savant composite d’hymnes imparables (Robot Soul, Alias) et de morceaux qui progressent lentement sur un fil invisible, prêts à tomber dans le vide où à embrasser les étoiles. Les bookmakers, chinois ou non, peuvent se frotter les mains, Cosmo Vitelli est redevenu une valeur d’avenir.
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