Les jazzmen savent cela : en club, vers minuit, lorsque le deuxième set commence, le public est plus disponible, désinhibé, gagné par la fatigue, relâché, prêt à accepter des émotions simples que l’on aura cachées jusque-là. Bobby Few vit en France depuis trente ans. Originaire de Cleveland, de formation classique, il est exposé très jeune […]
Les jazzmen savent cela : en club, vers minuit, lorsque le deuxième set commence, le public est plus disponible, désinhibé, gagné par la fatigue, relâché, prêt à accepter des émotions simples que l’on aura cachées jusque-là. Bobby Few vit en France depuis trente ans. Originaire de Cleveland, de formation classique, il est exposé très jeune au free-jazz par son ami Albert Ayler. Partenaire de Roland Kirk, de Frank Wright, il s’exprime dans des contextes assez radicaux, mais accompagne également des chanteurs de rythm’n’blues comme le trop méconnu Brook Benton, et nombre de chanteuses de jazz.
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Après une longue collaboration avec Steve Lacy, Bobby Few se produit depuis un moment en leader. Son jeu, entre douceur et désenchantement, est de plus en plus épuré. Sa voix fragile induit aussi cette intimité recherchée. Peu de musiciens acceptent de jouer en studio comme ils le font dans ces instants de liberté, tard dans la nuit. Bobby Few, qui autoproduit et distribue cet album, n’éprouve ni le besoin d’affirmer une quelconque autorité, ni celui de justifier un statut de pianiste pourtant érudit. Cela doit s’appeler la sagesse.
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