Une réflexion sur l’empathie et la figure du double
Tout aimer, pareil et autant ? Il n’y avait que le plus snob d’entre nous, j’ai nommé Andy Warhol, pour oser s’en prévaloir. “I like everything”, voilà l’affirmation que rapporte le théoricien Jonathan Flatley, qui s’en étonnera suffisamment pour y consacrer un article : “Like: Collecting and Collectivity”.
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Voilà également le point de départ de “Vous me rappelez quelqu’un” au Frac Lorraine. Tout juste nommée à sa tête, la curatrice Fanny Gonella a imaginé sa première exposition comme la rencontre entre deux entités : la collection du Frac Lorraine (entre photographie, performance et gender studies) et sa dernière expo réalisée à la Künstlerhaus de Brême, dont elle assurait auparavant la direction.
Une manière de prolonger encore la réflexion sur l’empathie et la ressemblance qui présidait déjà à la première mouture de l’exposition, désormais transposée et présentée en version amplifiée à Metz. “A partir du texte de Jonathan Flatley, j’ai voulu proposer des alternatives au rapport binaire que nous entretenons au monde”, détaille la commissaire.
Le double, le mimétisme ou la paréidolie permettent alors de naviguer entre les œuvres pop et punchy de jeunes artistes comme Naama Arad, Jade Fourès-Varnier & Vincent de Hoÿm (à l’origine de l’organisme-artiste Jacent), tout en y incluant des pièces plus explicitement engagées.
Parmi elles, une œuvre irradie, vibrante d’intensité contenue : Resonating Surfaces, le portrait filmé que brosse Manon de Boer de la psychanalyste Suely Rolnik, captée tout en métonymies par le prisme de sa ville d’origine, São Paulo. Créer des alliances, pluraliser la binarité : voilà également l’objectif des trois Frac du Grand Est, associées pour travailler “au sein d’un modèle coopératif qui permet de mutualiser les savoirs, les idées et les contacts”.
“Vous me rappelez quelqu’un” Jusqu’au 17 juin à 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine à Metz
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