Mardi soir, le rappeur Theophilus London électrisait le Trianon. On y était et on vous raconte.
Les sneakers étaient de sortie au Trianon mardi soir pour le concert de l’élégant rappeur Theophilus London, venu présenter son album Timez Are Weird These Days, sorti en 2011. Clou de ce ballet de baskets colorées : une paire d’Adidas blanche ailée, designée par le styliste londonien Jeremy Scott. Le hall d’entrée de la salle parisienne bruissait donc d’effervescence stylée, surtout lorsque la chanteuse britannique Ebony Bones, drapée dans une longue cape en tartan, a débarqué, valise à roulettes à la main. Ce n’est rien de dire que le théâtre à l’italienne du Trianon, avec ses moulures, ses balcons et son plafond de rêve, seyait parfaitement à la soirée.
A 21h15, Theophilus London, 25 ans, déboule sur scène, casquette noire vissée sur la tête, lunettes de soleil sur le bout du nez, et chaînes en or autour du cou. Survolté, le rappeur américain virevolte dans tous les sens, exécute quelques pas de danse, avant de traverser la scène en bondissant, sous les regards amusés du guitariste, du bassiste et du dj. D’un timbre de voix rappelant ceux de Tunde Adebimpe de TV On The Radio et de Keke Okereke de Bloc Party, il enchaîne les morceaux tubesques, du r’n’b Why Even Try au frénétique All Around The World, en passant par l’entêtant I Stand Alone, transformant la salle en dance-floor suvitaminé. Convoquant autant les eighties que les grandes heures du hip-hop new-yorkais, le petit prodige s’amuse à mêler les influences, lorgnant aussi, parfois, du côté du rock, guitare à l’appui.
Bien vite rejoint sur scène par deux acolytes, Theophilus, euphorique, se jette à plusieurs reprises dans le public, sous le regard inquiet de son manager, avant de tendre une bouteille de vin aux spectateurs du premier rang en leur demandant, quand même, s’ils ont bien 18 ans. Sous des dehors un peu fous, le rappeur reste un jeune homme coquet (et mal à l’aise?) qui change régulièrement de t-shirt, réajuste en permanence sa casquette, enlève et remet sa veste pendant le même morceau, avant de se décider à jeter son t-shirt dans le public pour finir le concert torse-nu.
En définitive, Theophilus se révèle très attachant. Incapable de quitter la scène, il annonce à plusieurs reprises « la dernière chanson », avant d’enchaîner sur un autre morceau. Au bout d’une heure et quart de live, le chanteur, intenable, donne rendez-vous au public dans le hall d’entrée pour une petite séance d’autographes bien méritée.
Concerts : le 27 mai à Saint-Brieuc (festival Art Rock), le 8 juillet à Liège (festival Les Ardentes)