Radical et visionnaire, le musicien New Yorkais s’est éteint à l’âge de 89 ans
Figure atypique et solitaire de l’histoire du jazz, le pianiste et compositeur Cecil Taylor a élaboré au fil des années l’un des univers artistiques les plus cohérents et poétiquement avancé des musiques actuelles, profondément personnel dans sa façon de se situer au carrefour des grands courants qui font le paysage musical contemporain, sans jamais faire obédience (ni même référence) à quelque école que ce soit. Pianiste au style volcanique, alliant un sens quasi-chorégraphique du mouvement à une débauche d’énergie proprement hallucinante, transformant son clavier en un improbable instrument percussif et coloré qu’il explore de fond en comble en longs déferlements paroxystiques, Cecil Taylor se rattache pourtant à une tradition essentielle de l’histoire du piano jazz qui court d’Ellington à Monk et qui fonde son style sur le discontinu.
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https://www.youtube.com/watch?v=e_VthdlXvp0
Si sa carrière débute au début des années 50 elle ne prend son véritable essor qu’au tournant des années 60 lorsque Taylor rencontre d’autres grandes figures du free jazz naissant (Shepp, Ayler, Sunny Murray…) avec qui partager ses convictions révolutionnaires. Conquistador, enregistré en 1966 pour la firme Blue Note, à la tête d’un quintette de rêve où brillent notamment la trompette de Bill Dixon et le saxophone de son plus fidèle compagnon, Jimmy Lyons, est un parfait exemple de cette musique savante, à la fois follement libre dans ses dérives improvisées et foncièrement tenue dans les limites d’une pensée rigoureuse et visionnaire.
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