Alors qu’ils viennent de dévoiler deux nouveaux morceaux, « Shallow » et « Lessons », les Beach Fossils étaient au Point Éphémère mardi pour un concert tout en guitares, avec le rock vintage de Girls Names en première partie. On y était.
« C’est très chaud ici ! » s’exclame Cathal Cully, chanteur et guitariste de Girls Names, dans un français hésitant, tout en s’épongeant le front. La température dans la salle du Point Éphémère, bondée, doit avoisiner les 30°, mais, malgré le manque de ventilation, le groupe irlandais, formé à Belfast en 2009, continue de jouer à fond les ballons, déployant sa pop-rock vintage à coups de guitares, de synthés, de basse et de batterie pour envelopper les spectateurs d’une brume musicale.
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Alors que les deux albums du trio (You Should Know By Now, sorti en 2010 et Dead To Me sorti en 2011, chez Slumberland) déroulent un son noisy, leur live revêt des habits un poil plus pop, dévoilant le véritable squelette de leurs morceaux, petits bijoux mélodiques. Peut-être est-ce du à la soudaine présence sur scène d’un quatrième membre et de son synthé ? Toujours est-il que la voix de Cully, davantage mise en avant, nous rappelle soudain celle de Morrissey. Les chansons, elles, entrelacent noirceur spectrale et romantisme mélodieux, dans un joyeux mélange labellisé eighties, qui forme une belle introduction à Beach Fossils, tête d’affiche indé de la soirée.
Sur scène, les Beach Fossils prennent leurs distances avec la pop contemplative qu’ils déploient sur leur premier album du même nom (2010, Captured Tracks) et sur l’EP What A Pleasure (sorti en 2011, toujours sur le label américain) pour plonger tête la première dans le rock. La guitare sautillante qui émaille habituellement leurs morceaux se fait plus garage dans les mains du blond Zachary Cole Smith, fondateur de Dive, qui accompagne le groupe en live. Tandis que Smith tourne souvent le dos à la salle, le chanteur et créateur du groupe, Dustin Payseur, ne cesse d’expliquer qu’il souhaite « danser avec le public », et finit par descendre de scène pour chanter aux côtés des spectateurs. Le côté désordonné de leur concert – ils n’ont pas défini de set list et s’emmêlent les pinceaux– épice leur musique, la rendant particulièrement exaltante. Le quatuor de Brooklyn, qui n’en est en réalité pas un puisque seul Payseur et son bassiste d’acolyte John Pena se cachent derrière le dernier EP, termine son concert dans un déferlement de riffs de guitares. Le public, lui, est définitivement trempé.
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