De retour sur scène, le groupe parisien présentait pour la première fois en live son nouveau disque « L’Oiseleur ». On y était, on vous raconte.
Une toute petite semaine après la sortie de leur tant attendu album L’Oiseleur, les Feu! Chatterton reprenaient déjà le chemin du travail avec une nouvelle tournée aussi garnie qu’un œuf de Pâques à bord de leur tour bus chéri (cf photo ci-dessous). Première étape : vendredi 16 mars à l’Autre Canal (Nancy).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Quelques minutes avant l’ouverture des portes, le programmateur Alain Brohard est encore au téléphone avec un fan irréductible qui tente de négocier une place coûte que coûte : « Désolé monsieur, le concert est complet ce soir, c’est impossible vraiment ». Après une joute téléphonique de vingt minutes, l’Autre Canal peut enfin accueillir son public. On y découvre une foule compacte et bigarrée, allant de 16 à 65 ans, qui se presse dans la salle ou au comptoir. Un avant-goût de la riche tournée qui attend le groupe.
Le collectif Catastrophe inaugure la soirée
Armée de leur folie légendaire (et de pas mal de paillettes), le collectif – lauréat du Fair (dispositif de soutien au démarrage de carrière) en 2018 et signé sur le label de Betrand Burgalat (Tricatel) – semble en pleine forme pour assurer la première partie de soirée ! Leur chanteuse, Blandine Rinkel (aussi écrivaine) ensorcelle la salle et délie les langues avec ses punchlines bien senties entre chaque titre. Le public se prend rapidement au jeu et se balance sur leur orgasmique et funky Party in my Pussy. Une belle mise en bouche.
>> A lire aussi : Que nous veut le collectif artistique Catastrophe ?
https://www.instagram.com/p/BgalKthAsOc/?taken-by=catastrophez
Feu! Chatterton au sommet
Après un court changement de plateau, quelques degrés supplémentaires sur le thermomètre (et dans notre gobelet de bière), le public se presse au balcon, déjà très excité. Et l’entrée en matière de Feu! Chatterton (lauréat du Fair en 2015) remporte un franc succès. Le frontman et chanteur Arthur Teboul s’élance sur le fameux Grace, comme on saute la tête la première dans la mer. Un plongeon plus que réussi, captivant et dont les paroles résonnent déjà sur les lèvres des premiers rangs.
>> A lire aussi : Avec « L’Oiseleur », Feu! Chatterton fait un pas vers la lumière
Sans transition, et pour se réchauffer les ailes, le quintet nous invite à repasser deux nouvelles balades : l’entêtant L’Oiseau et le long et planant Souvenir, avant de ressusciter ce coup de foudre (et tout premier single) La Mort dans la pinède. Cette première partie, invitant synthés et arrangements cosmiques – dont la quantité semble s’être considérablement épaissie depuis leur premier album Ici Le Jour (a tout enseveli) – dévoile un groupe qui n’hésite plus à se lancer dans de longues et pénétrantes expérimentations instrumentales (d’ailleurs 7 sur 13 morceaux dépassent les 5 minutes sur ce second disque).
https://www.instagram.com/p/BgatXuhhysM/
Autre épisode mémorable de cette soirée lorraine : le quintet s’enflamme sur le titre Ginger ; et impossible de ne pas voir en cette hypnotique mélodie les accords du mythique épisode Goldfinger (1965) de l’agent secret 007. Profession de foi sur Porte Z, nos pieds décollent et les cordes font de la haute voltige, une interprétation sublime.
L’alcool aidant, le morceau le plus acclamé de leur dernier album se révèle être le très festif L’Ivresse. La fosse se met alors à hurler de tout son soûl : « ça y’est voilà, ça y’est voilà, ça y’est voilà je suis raide ». On savoure ce moment de communion unique et salue l’assiduité des fans qui ont déjà assimilé les paroles de ce prolixe et vaste second disque (dont il faut plusieurs écoutes pour apprécier tout le parfum).
Le retour du Bel Canto
Mais l’aventure est loin de s’arrêter, les tubes s’additionnent et notre plaisir lui se multiplie, quand arrive Zone libre et son intro arabisante. Arthur Teboul s’époumone sur ce Bel Canto : « Ah ne m’éveillez pas trop tôt / Rien qu’un instant de bel canto » et réussit à rendre plus pop que jamais ce chant lyrique (le bel canto !) Un pari pas forcément évident. En pleine vague urbaine – où les tops iTunes sont embouteillés par les sensations rap, R&B et soul – il faut dire que ces cinq gars font tout à contre-courant (et c’est tant mieux) avec leurs chansons lettrées et poétiques, et leurs envolées sauvages aussi synthétiques qu’électriques ; comme si au final leur musique semblait combler la brèche béante laissée par une tornade rap.
Avant de plier valises sur un savoureux rappel (Malinche, Ta fenêtre, Erused Baled), le vaisseau Feu! Chatterton tourne à plein régime sur Boeing. Arthur bat des ailes comme un avion, plus aucune appréhension, ni aucun doute à avoir : la dévotion de leur public est entière. Amoureux et transi, ce second album rempli de breakup songs, certes moins lyrique et enflammé que son prédécesseur, mais surement plus abordable et au final mieux accueilli par la critique, a su ce soir se mettre en scène avec brio.
L’album L’Oiseleur (Barclay) est disponible sur Apple Music. Tout comme leur premier album Ici Le Jour (a tout enseveli).
En tournée dans toute la France. Voir les dates.
Crédit photo : @lautrecanalnancy
{"type":"Banniere-Basse"}