Le quotidien d’un couple du 3e âge dans le Cuba sous embargo d’il y a vingt ans.
L’action se déroule au milieu des années 1990 à Cuba, alors que le pays se trouve sous embargo américain. Les pannes d’électricité se répètent, il est difficile de trouver de quoi se nourrir. Alors Candelaria et son mari Victor Hugo (tous deux 75 ans) élèvent des poussins, vivent et s’aiment à la lumière des bougies…
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Ils travaillent toujours : lui roule des cigares, elle est lingère dans un hôtel et chante le soir dans une petite boîte. Un jour, une caméra vidéo tombe par le conduit de linge sale, et Candelaria la rapporte à la maison. S’ensuit une histoire, un peu improbable, qui va les amener, pour de l’argent, à se filmer pendant leurs ébats amoureux… Hinestroza décrit manifestement, à travers le portrait d’un couple en fin de vie, la fin misérable d’un rêve politique, celui du communisme en Amérique latine.
Même si la métaphore n’est guère légère, le talent des acteurs évite au film de devenir un musée de cire. Certes, Candelaria chante, mais on est bien loin de Buena Vista Social Club… Cuba est gangrenée par la corruption, la mafia, et la déchéance de Candelaria et de Victor devient une obscène humiliation de leur honneur, de leur amour même. Hinestroza filme la décrépitude des corps sans honte, sans voyeurisme ni fascination non plus. C’est grâce à ce regard qu’il sauve son film de son vouloir-dire un peu plombé.
Candelaria de Jhonny Hendrix Hinestroza Avec Charles Alden Knight James, Veronica Lynn, Manuel Viveros (Col., Cub., All., Norv., 2016, 1 h 27)
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