A 74 ans, l’homme de l’ombre de Hi Records livre un album de soul classieuse à l’ancienne.
Dans l’histoire de la soul, Hi Records représente un miracle, la prolongation, durant les années 1970, du savoir-faire hérité de Stax, combiné à l’alchimie particulière d’un producteur de génie (Willie Mitchell), d’un groupe de génie (les frères Hodges) et de chanteurs de génie (Ann Peebles, Al Green, O.V. Wright). Don Bryant était quant à lui employé à écrire des chansons, en particulier pour Ann Peebles, qu’il épousa en 1974. C’est pour lui rendre hommage – en 2012, un AVC l’a obligée à prendre sa retraite – que le vétéran a repris le micro en main (son dernier album comme chanteur remontait à… 1969).
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D’emblée, il se confronte au monumental A Nicked and a Nail d’O.V. Wright et envoie ses tripes prendre l’air avec un courage ahurissant. Tout pourrait s’arrêter là – on serait déjà ravi –, mais la suite n’est pas moins heureuse. Si Bryant n’a pas le timbre des plus grands, le moindre de ses souffles exhale la soul du Sud, la vraie. Il prête ainsi à ses propres ballades, It Was Jealousy ou Don’t Give up on Love, une majesté dont aucun technicien actuel ne serait capable. Qu’on croie en Lui ou non, il faut louer le Seigneur d’avoir permis à Don Bryant d’enregistrer en 2017 un tel album.
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