Après dix-sept ans à la tête de la mairie de Sevran, l’écologiste Stéphane Gatignon a remis sa démission mardi 27 mars. Il estime ne pas être assez soutenu par l’État.
Alors qu’il attendait d’Emmanuel Macron qu’il « casse les murs », Stéphane Gatignon a finalement jeté l’éponge, après dix-sept ans à la tête de la mairie de Sevran. Lassé du traitement réservé aux banlieues, il a annoncé sa démission mardi 27 mars au soir dans la presse, puis devant les élus de la ville du 93.
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« Je constate un mépris pour la classe populaire »
« On attend des choses d’ouverture, qu’il casse les murs, ce qu’on attendait un peu avec Macron, une ouverture », avance le désormais ex-maire de Sevran au micro de France Inter. « Qu’il essaie de comprendre ce que sont ces territoires périphériques. Quand vous avez 25% de la population qui a moins de 15 ans, c’est ici que cela se passe », a-t-il poursuivi.
« Je ressens de la fatigue, de l’usure par rapport aux blocages qui viennent d’en haut. J’ai parfois l’impression de me battre contre des moulins à vent ! (…) La banlieue est utile à sortir des champions, pour gagner des médailles et faire la fête sur les Champs-Elysées. Pour le reste, je constate un mépris pour la classe populaire qu’on fait passer pour la classe dangereuse », explique-t-il au Parisien.
Une grève de la faim en 2012
En 2012, Stéphane Gatignon avait déjà voulu alerter le gouvernement sur l’état des banlieues en menant une grève de la faim. L’élu souhaitait alors obtenir des aides de l’État, réclamait des casques bleus pour maintenir l’ordre dans sa ville et militait en faveur d’une légalisation du cannabis. Cette « action extrême montrait qu’à ce moment-là j’y croyais encore. J’avais dit, en y mettant fin au bout de six jours, que je démissionnerai le jour où je n’y croirais plus. Nous y sommes », concède-t-il au Monde.
Celui qui affirmait vouloir « faire péter le ghetto » reste tout de même conseiller municipal. Il fait maintenant confiance au rapport de Jean-Louis Borloo sur la relance de la politique de la Ville – qui doit être remis dans les quinze prochains jours – pour que l’État améliore enfin les conditions des banlieues.
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