Face au scandale de harcèlement sexuel, dénoncé dans une pétition lancée il y cinq mois, l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris a réagi en accueillant vendredi dernier une réunion d’information sur le sujet.
Ainsi en font la preuve la pétition et le hashtag NotSurprised, le monde de l’art n’est pas épargné par le harcèlement. Et ses écoles non plus. Dans la foulée de cette lettre ouverte signée par plus de 9 000 personnes du monde de l’art et des scandales de l’affaire Harvey Weinstein, une poignée d’étudiants de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris diffusait en ligne une pétition afin de dénoncer les harcèlements et agressions dont font l’objet les élèves, évoquant des “mains sur la cuisse, des insultes sexistes, des élèves contraints d’éviter des professeurs, des humiliations… « .
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La pétition en question, signée par près de 800 personnes, entendait engager les débats et sommait l’école de prendre la mesure de la situation, alors même que l’institution restait immobile. » Notre directeur Jean-Marc Bustamante avait alors déclaré : ‘Aucune plainte ne remonte jusqu’à moi.’ Ce dont on ne peut malheureusement pas s’étonner, étant donné les structures d’écoute inadaptées à l’école« , affirmait la pétition.
Briser le silence
Afin d’appuyer ces revendications et provoquer une prise de position de la part de l’école, une plate-forme en ligne avait été ouverte afin de recueillir les témoignages anonymes des élèves victimes. Le jeudi 26 octobre 2017, la ministre de la Culture Françoise Nyssen était intervenue dans l’école. Lors de cet évènement, l’idée d’un “groupe de parole pour les étudiants, ouvert aux professeurs” avait été émise. La ministre de la Culture avait également invité les 99 écoles d’art à se saisir de la question, en rédigeant une charte.
Selon Le Monde, cette charte serait actuellement en cours de rédaction aux Beaux-Arts et elle prévoit l’établissement d’un « référent égalité et harcèlement ». L’enjeu dans cette affaire réside dans le fait de ne pas confondre harcèlement, agression et discrimination.
Vendredi dernier, une réunion d’information s’est ainsi tenue sur le harcèlement sexuel dans l’école. En parallèle, l’Etat a missionné l’Inspection générale des affaires culturelles afin qu’elle évalue l’application des objectifs d’égalité entre les hommes et les femmes dans l’établissement parisien. Un établissement où 60 % des élèves et 30 % des professeurs sont des femmes.
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