Le 15 mars, Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez ont mangé ensemble pour tenter de recoller les morceaux, après la micro-affaire des écoutes de l’EM Lyon. Mais pour le Canard enchaîné, l’agape avait tout l’air d’un déjeuner de cons.
Si l’on se réfère au célèbre adage qui voudrait que la vengeance soit un plat qui se mange froid, on imagine alors à quel point le déjeuner organisé la semaine dernière entre Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez a dû être glacial. Le 15 mars, comme le relate Le Canard enchaîné, le nouveau président du parti Les Républicains (LR) a été invité par l’ancien dans ses bureaux de la rue de Miromesnil.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Grosse merde »
Le contexte est alors tendu : quelques jours avant, l’émission Quotidien avait balancé des extraits d’une intervention de Laurent Wauquiez devant des étudiants de l’EM Lyon dans lequel il dézingue tous azimuts. Allant même jusqu’à accuser Nicolas Sarkozy d’avoir mis ses ministres sur écoute.
[🔴 Document #Quotidien]@PaulLarrouturou s'est procuré un enregistrement du cours de Laurent Wauquiez à l'EM Lyon.
👉 Il démolit Darmanin, balance sur Sarkozy et accuse Macron d'avoir monté une "cellule de démolition" contre le candidat Fillon. pic.twitter.com/7rJW2prAI7— Quotidien (@Qofficiel) February 16, 2018
Un véritable crise de lèse-majesté pour une (très) grosse partie de la droite. Wauquiez a été contraint de s’excuser au téléphone… Pour se faire qualifier de « grosse merde » par l’ancien président, selon Le Canard.
Il était temps de siffler la fin de la récréation ce 15 mars. Le moins que l’on puisse dire, si l’on se réfère au Volatile, c’est que le moment a dû être pénible pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Lui qui attendait un dîner en tête-à-tête pour calmer Nicolas Sarkozy a été étonné de voir un troisième couvert dressé sur la table. « J’ai préféré avoir un témoin à notre déjeuner, prévient Sarkozy voyant Wauquiez faire la moue. Je suppose que cela ne te dérange pas que Michel Gaudin se joigne à nous. Mais ne t’inquiète pas ! Ni Michel ni moi n’allons t’enregistrer. » Gare aux aigreurs d’estomac…
Nicolas Sarkozy a eu un malin plaisir à prévenir son ancien ministre qu’il allait se rendre, quelques heures plus tard, à Tourcoing pour voir son « ami » Gérald Darmanin, la némésis de Laurent Wauquiez. Lequel a dû avaler de travers si l’on se réfère au discours tenu par l’ancien président le soir-même à la tribune de la troisième ville des Hauts-de-France. Un de ces aphorismes dont seul Nicolas Sarkozy semble avoir la clef de compréhension mais qui, pour le coup, aurait pu être extrait d’un western de Sergio Leone : « Comme je le dis à Gérald, quand on veut devenir politique, il faut avoir des grands ennuis. Les petits ennuis, c’est fait pour les petits politiques ; les grands ennuis, c’est fait pour les grands politiques. Tu es un grand politique. »
« Humiliant et inutile »
Quoi qu’il en soit, une telle tirade à moins d’une semaine d’une mise en examen pour l’affaire du financement libyen de sa campagne, c’est assez ironique. Un épisode judiciaire que Laurent Wauquiez a jugé « humiliant et inutile« , hier dans un tweet, très probablement posté avec le sourire.
Sur le fond du dossier, je fais confiance à la justice. Mais sur la forme, comment comprendre que Nicolas Sarkozy, ancien President de la République, soit en garde à vue depuis maintenant plus de 10h. Humiliant et inutile.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) March 20, 2018
{"type":"Banniere-Basse"}